Emmanuel Macron reçoit Xi Jinping, grand maître de la Chine en déroulant le tapis rouge. Qui ne dit mot consent, dit-on. Justement, Raphaël Glucksmann, tête de liste socialiste pour les élections européennes de juin 2024 ne consent pas et donc dit mot… et des meilleurs…
Monsieur le président, je n’invoquerai pas dans cette lettre la morale ou les grands principes, mais la sécurité et la souveraineté. Je ne vous appellerai pas à l’idéalisme, mais au réalisme. Oui, au réalisme. Pas au sens, évidemment, que donnent à ce terme les cyniques qui le confondent avec le renoncement et l’indifférence. Non, le réalisme dont je vous parle connaît la puissance des idéologies et prépare aux grandes ruptures.
Vous recevez, lundi 6 mai, le président chinois, Xi Jinping, pour sa première visite en Europe depuis la pandémie. Vous déroulez le tapis rouge et vous l’invitez même [le 7 mai] sur un lieu cher à votre enfance dans les Pyrénées, un lieu intime censé donner à cette relation que vous rêvez si particulière les habits de l’amitié. Et vous allez comme d’habitude justifier une telle obséquiosité face à un dictateur par la nécessité d’être réaliste.
Mais il n’y a rien de réaliste dans votre attitude obséquieuse. Le premier commandement du réalisme est de fonder sa politique sur la réalité. Or, la réalité fondamentale de l’Europe en 2024, c’est la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine. Et cette guerre, Monsieur le président, est appuyée financièrement et diplomatiquement par le président chinois, Xi Jinping. Sans l’aide de la Chine, la Russie n’aurait pas pu faire face aux sanctions occidentales et fournir un tel effort de guerre.
Et l’alliance russo-chinoise n’a rien de conjoncturel. Quand les dirigeants des deux dictatures les plus puissantes du monde célèbrent à Moscou leur amitié sans limites au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, il ne s’agit pas d’un bluff, mais d’une donnée géopolitique essentielle, fondée sur une hostilité partagée à notre égard, une hostilité bien plus ancrée que vous ne semblez le croire.
Cette alliance n’a qu’un but : réviser l’ordre international et affaiblir nos démocraties. En externe et en interne. A la tête de la commission spéciale sur les ingérences étrangères du Parlement européen, j’ai disséqué les entreprises de déstabilisation de nos systèmes politiques et économiques par la Russie et la Chine. J’ai analysé la coopération entre ces deux dictatures dans les attaques menées contre nos nations, notre espace informationnel ou nos entreprises.
Nous en venons à la deuxième réalité fondamentale de l’Europe en 2024 sur laquelle nous devons fonder notre politique intérieure et extérieure. Nous sommes devenus un continent de consommateurs : consommateurs de sécurité produite aux Etats-Unis, consommateurs d’énergie produite dans le Golfe et consommateurs de biens produits en Chine, en particulier dans les secteurs stratégiques de la transition écologique.
La Chine détient aujourd’hui 60 % des industries zéro carbone, explique le groupe de réflexion Stratégiec Perspectives. Elle contrôle plus de 80 % du polysilicium, élément-clé de l’industrie du photovoltaïque, et 70 % de la fabrication de cellules au lithium pour véhicules électriques, selon le Think Tank allemand Merics. Notre dépendance est immense. Et cette mainmise de la Chine n’est pas le produit de simples logiques de marché.
Elle répond à un plan géopolitique clair que Xi Jinping a annoncé en 2020 sans fausse pudeur : La Chine doit renforcer la dépendance des chaînes de production internationales vis-à-vis de la Chine pour constituer une capacité puissante de réaction et de dissuasion.
Le plan Made in China 2025, lancé en 2015, la politique de double circulation présentée lors du 14ᵉ plan quinquennal, en 2021, ou encore les subventions massives et les ventes à perte sont les composantes essentielles de la stratégie géopolitique et industrielle de Pékin, qui visent à éradiquer nos capacités de production en Europe.
Et, face à ce rouleau compresseur géopolitique et industriel, qu’avez-vous fait, Monsieur le président, ces sept dernières années pour protéger nos producteurs et notre souveraineté ? Rien. Ou si peu, comme le montre la liquidation de l’entreprise française de photovoltaïque Systovi en avril.
Cette entreprise avait misé sur un secteur d’avenir, elle a malgré tout été écrasée en quelques semaines par une concurrence chinoise reposant sur la réduction en esclavage des Ouïgours dans la production de polysilicium et une stratégie de vente à perte des panneaux solaires en Europe. Les dirigeants de Systovi m’ont dit à quel point la capitulation de la puissance publique devant une concurrence aussi déloyale empêchait tout développement d’une industrie européenne dans les domaines les plus prometteurs et les plus stratégiques. J’ai reçu le même message dans toutes les usines où je suis allé ces derniers mois, de Wallglass, en Belgique, au site des Clavaux, dans les Alpes françaises.
Alors, Monsieur le président, soyons réalistes, jugeons une politique à ses résultats concrets et non à ses intentions morales. Jusqu’ici, qu’avez-vous donc obtenu avec votre stratégie d’accommodement vis-à-vis du Parti communiste chinois ? Qu’avez-vous obtenu avec vos signaux d’amitié perçus à Pékin comme autant de signaux de faiblesse ? Qu’avez-vous obtenu en faisant comme si la Chine ne soutenait pas la Russie, en faisant comme si les ingérences chinoises sur notre sol n’existaient pas ou comme si la Chine ne se livrait pas à des pratiques commerciales hostiles en permanence ?
Qu’avez-vous obtenu en passant sous silence la déportation du peuple ouïgour, en faisant comme si des millions d’êtres humains n’étaient pas parqués dans des camps, stérilisés, torturés, réduits en esclavage ? Qu’avez-vous obtenu en passant sous silence la répression des Tibétains ou des Hongkongais et les menaces militaires sur Taïwan ? Rien. Vous n’avez rien obtenu d’autre que des hommages symboliques flattant votre orgueil. Or, on ne fonde pas une politique réaliste sur des sentiments, bons ou mauvais.
Les leçons de l’échec total de vos cinq années d’offensives de charme envers Vladimir Poutine n’ont apparemment pas été tirées. De Versailles en 2017 au Musée de l’Ermitage en 2018, vous avez voulu nouer une relation personnelle avec le tyran russe et vous avez justifié toutes ces flagorneries par l’évocation, désormais lassante, de cette fameuse realpolitik : nous avons tous vu le résultat calamiteux de cette faillite stratégique.
Flatter un empire autoritaire fondamentalement hostile aux intérêts et aux principes de nos nations ne nous rapporte rien et nous coûte beaucoup. Il n’y a pas de réalisme dans cette position, mais du narcissisme et du court-termisme.
Etre réaliste suppose de reconnaître qu’il y a des conflits trop profonds pour être apaisés par le charme. Il ne s’agit pas de ne plus parler à la Chine ou de ne pas recevoir de dirigeants chinois, mais il s’agit d’être ferme, de ne pas se taire face aux crimes commis là-bas ou aux attaques menées ici, d’assumer les rapports de force. C’est la seule manière de se faire respecter par des adversaires géopolitiques et idéologiques. Et la seule manière, aussi, de construire cette autonomie stratégique européenne dont vous parlez souvent à juste titre. C’est enfin la seule manière de transformer l’Union européenne en puissance écologique et politique globale ayant son mot à dire sur les affaires du monde.
Soyons sérieux : comment voulez-vous que les Lituaniens, par exemple, fassent confiance à la France quand vous décidez seul de flatter le tyran qui leur a déclenché une véritable guerre commerciale et politique ? [Depuis 2022, la Chine impose des sanctions économiques à la Lituanie, en représailles à l’ouverture d’une mission diplomatique taïwanaise dans sa capitale, Vilnius.] Comment voulez-vous bâtir une puissance industrielle européenne sans rompre avec les dépendances méthodiquement construites par le régime chinois et sans passer, donc, par un moment de tension avec le régime qui éradique patiemment nos capacités productives ?
Au fond, Monsieur le président, la question qui nous est posée en cette année 2024, c’est la vieille, la brûlante question de Hamlet : être ou ne pas être ? Etre ou ne pas être réellement européen ? Si nous décidons d’être réellement européens, alors nous devons défendre l’intérêt général européen et mettre fin au narcissisme présidentiel français qui pousse la plupart des locataires de l’Elysée à embrasser les dictateurs dès lors qu’ils sont puissants. Cette politique isole la France en Europe.
Si nous décidons d’être réellement européens, alors nous devons assumer de défendre nos principes et nos intérêts, notamment à travers un rapport de force avec ce régime communiste chinois qui a les faveurs de nos multinationales avides de marges et de dividendes.
Nous sommes le premier marché du monde. Nous sommes la première puissance commerciale du monde. Arrêtons de nous croire faibles, perdus, déclinants. Il y a plus de force dans nos nations que le souvenir vague d’une grandeur perdue dont on ravive l’illusion par les tapis rouges aussi vains que dégradants que nous déroulons sous les pieds des tyrans. Il y a plus de puissance dans l’Europe que vous ne semblez le penser.
Nous serons véritablement puissants lorsque nous voudrons vraiment l’être. Il ne nous manque aujourd’hui que le courage politique de le vouloir et d’agir en conséquence. Mettons notre marché au service de nos principes et de nos intérêts stratégiques. En bref, soyons des politiques, et pas simplement des marchands ou des esthètes. Et alors, alors seulement, nous serons puissants.
Raphaël Glucksmann, député européen. Le Monde du 8 mai 2024
10 05 2024
Kylian Mbappé dit sa grande souffrance de quitter le PSG : C’est difficile, difficile… Je pensais pas que ça allait être aussi dur d’annoncer ça, de quitter mon pays, la France, la Ligue 1. Mais je pense que j’avais besoin de ça. Plus faux cul que ça, tu meurs !Je pense que j’avais besoin de ça : j’avais besoin d’engranger encore plus de thunes, oui, et rien d’autre. Il réclamera 50 millions € d’arriérés au PSG et les instances arbitrales abonderont dans son sens ! Alors cesse donc, bonhomme, de parler de souffrance, qui n’aucune place dans cette affaire ; un peu de pudeur, que diable ! quand on s’enferme dans un ghetto de riches, on devient sourd, aveugle mais malheureusement pas muet.
Et pendant que Kylian Mbappé disait sa désolation, des milliers de milliards de tonnes de particules énergétiques balaient notre planète, résultat de gigantesques éruptions à la surface du soleil, surtout au niveau des tâches solaires, dont certaines étaient 17 fois plus grandes que le diamètre de la Terre ! Nombre de satellites de Starlink en ressentiront les effets, dégradant la qualité des services, des tracteurs guidés par le positionnement GPS, se mettront à tourner en rond pendant plusieurs heures, l’alimentation des lignes à haute tension en Nouvelle-Zélande sera interrompue etc etc…
11 05 2024
Face aux torrents de démagogie déversés quotidiennement sur les ondes, on trouve encore des gens pour parler vrai, sans tenir compte du qu’en dira-t-on : il s’agit du concours de l’Eurovision, à Malmö, en Suède :
Ce n’était pas un concours de talent musical, mais un concours de laideur, de vulgarité, de grossièreté, d’exhibitionnisme (sanctionné par la loi mais diffusé à des millions d’enfants et d’ado !!), a posté Ségolène Royal, faisant notamment référence au groupe Finlandais, Windows95man, dont le chanteur est apparu faussement nu à l’antenne (il avait en réalité avec un boxer couleur chair, ndlr).
Il faut espérer que pas un euro d’argent public ou européen ne soit allé à cette farce lugubre, à quelques exceptions près, et que les questions sur l’entreprise de costumes et de mise en scène qui a sévit et sur ceux qui l’ont choisie, puissent être posées, a t-elle ajouté. Les chanteurs et chanteuses eux-mêmes ont-ils eu la liberté de refuser les pitoyables vêtements maltraitants que les organisateurs leur ont fait porter ? Une enquête sérieuse sur les méthodes ainsi qu’un bilan financier détaillé de cette exhibition minable mais manifestement coûteuse s’imposent. La culture, la musique et l’Europe doivent se respecter sinon personne ne les respectera plus.
14 05 2024
Deux surveillants du PREJ – Pôle de Rattachement des Extractions Judiciaires – appartenant à l’administration pénitentiaire sont tués aux alentours de 11 h 10′ au péage d’Incarville sur l’autoroute A 154, dans l’Eure, trois autres blessés, lors de l’attaque du fourgon qui transférait Mohamed Amra, trafiquant de stupéfiants né à Rouen en 1994, du Tribunal de Rouen à la prison d’Evreux. Le fourgon était un simple véhicule de livraison Renault Master, sans blindage, escorté d’un Renault Kangoo. Le personnel n’est pas cagoulé, ne dispose que d’armes légères de 9 mm et de gilets pare-balle légers, certainement pas à même d’arrêter des balles de fusil de guerre. Les attaquants eux, sont munis d’armes de guerre. Leurs deux voitures, une BMW noire et une Audi Blanche seront retrouvées brulées à 40 km au nord du péage.
Il n’existe aucune banque qui accepterait un transfert de fonds dans des véhicules aussi lambda, aussi peu sécurisés, mais pour le transfert d’un détenu dangereux, on accepte cela. Irresponsabilité ! Si l’Administration pénitentiaire n’a pas d’argent pour se payer des véhicules blindés, qu’elle les loue donc à la Brinks… qui ne doit pas transporter de l’argent tous les jours ! La mutualisation des moyens serait-elle inenvisageable pour la fonction publique ? Et que signifie donc cette tolérance pour la présence de portables dans les cellules de prison, portables qui permettent d’avoir la main sur la gestion des trafics en tous genres. Est-ce admissible ? La prison est-elle vraiment un lieu de privation de liberté ?
Open A.I. dote Chat GPT d’un nouveau moteur – GPT-4o -, qui le transforme en assistant vocal bien plus performant. Le lendemain, Ilya Sutskever , scientifique en chef d’Open A.I s’en va monter sa propre start-up.
24 05 2024
Glissement géant de terre en Nouvelle-Guinée, après de fortes et longues pluies. On parle de 2 000 morts ensevelis sous la boue, qui a emporté 200 mètres de la route, condamnant ainsi la zone à une quasi impossibilité d’accès pour les secours.
05 2024
Le Japon met en service le Kangei Maru, leur dernier baleinier de 9 300 tonnes, 113 mètre de long, 21 de large. Après avoir repéré les baleines avec des drônes, il les conditionne et et peut en stocker environ 800 tonnes. Le Japon est sorti en 2019, de la CBI – Commission baleinière Internationale -, pour s’affranchir du moratoire, mais en limitant sa zone de chasse à son propre espace maritime.
63 ans après l’entrée en vigueur du traité sur l’Antarctique, en 2024, selon des informations non vérifiées, la Russie découvre un fabuleux gisement de pétrole dans la zone anglaise. Que va-t-il arriver : la Russie acceptera-t-elle de laisser dormir pareil trésor ? C’est le meilleur test possible pour prouver la solidité de ce traité… dont la Russie est signataire. C’est au moins un gros pavé dans la marre de ceux qui ne cessent de prédire l’épuisement des ressources fossiles.
Le quotidien suisse Le Temps révèle en mai 2024 une nouvelle qui suscite l’inquiétude non seulement au Royaume-Uni mais aussi au niveau occident. La Russie a identifié d’importantes réserves de pétrole en Antarctique, spécifiquement dans les zones contrôlées par le Royaume-Uni. Les réserves estimées atteindraient environ 511 milliards de barils, une quantité qui surpasse presque dix fois tout ce qui a été extrait de la mer du Nord au cours des cinquante dernières années. Ces informations ont été transmises à Moscou par des navires de recherche russes et discutées la semaine dernière devant le Comité d’audit environnemental du Parlement britannique. Le Telegraph britannique a rapporté que les députés britanniques craignent que ces découvertes ne soient le prélude à l’exploitation de cette région préservée pour son pétrole. La Convention de l’Antarctique de 1959 établit que la région doit être préservée pour des activités pacifiques et exemptes de conflits internationaux. Malgré cela, Newsweek note que la Russie, aux côtés des États-Unis et de la Chine, a renforcé sa présence en Antarctique, établissant cinq stations de recherche depuis 1957. Cette montée en puissance est officiellement justifiée par des objectifs scientifiques, selon les affirmations russes auprès des autorités britanniques. Des experts expriment leur scepticisme quant à la véritable intention de la Russie, pointant du doigt le potentiel minier de la région. Klaus Dodds, expert en géographie politique, met en garde contre l’interprétation possible des activités russes comme préparatoires à une future extraction des ressources. Il insiste sur le fait que toute activité russe devrait être minutieusement examinée pour s’assurer qu’elle respecte les normes internationales.
Tunisie Numérique
Selon The Telegraph, c’est la société Russian Geological Exploration Holding (Rosgeo) qui a fait cette découverte historique à bord de l’Akademik Aleksandr Karpinskiy. À titre de comparaison, les 511 milliards de barils de pétrole dépassent de loin ceux détenus par le Venezuela. Ce pays, qui possède les plus grandes réserves au monde – 303 milliards, est suivi de près par l’Arabie saoudite – 262 milliards-…. L’or noir en question se trouverait principalement dans l’Antarctique britannique, une vaste zone inhabitée d’1,7 million de km2 également revendiquée par le Chili et l’Argentine.
Daily Digest
L’Akademik Aleksandr Karpinskiy.
Voltareo achève à Rochefort le premier avion électrique : l’Integral E, biplace électrique. Mais en taille, la limite sera vite atteinte, car, pour avoir un Boeing 737 100 % électrique, il faudrait qu’il embarque 540 tonnes de batteries, quand son poids est de 70 tonnes !
La Nouvelle-Calédonie est secouée depuis le lundi 13 mai par des émeutes. Elles ont éclaté alors que l’Assemblée nationale examinait une révision constitutionnelle prévoyant une réforme du corps électoral vivement contestée par les indépendantistes de l’île, car augmentant le nombre d’électeurs des loyalistes – autrefois nommés caldoches -.
Ils ont été traités comme des animaux depuis des années, les autorités font montre d’un manque de respect envers la civilisation kanake…C’est un problème qui traverse les siècles, qui est profondément ancré en Nouvelle-Calédonie et dans la population kanake. Il fallait que ça explose un moment donné et malheureusement c’est maintenant.
J’ai passé dix ans avec eux pour pouvoir négocier et faire un film. [L’ordre et la morale, en 2011]
Cette loi fait qu’au fur et à mesure ils ne vont plus du tout avoir de pouvoir électoral, de pouvoir. C’est un danger pour leur communauté. Ils se battent pour quelque chose qui est extrêmement profond, malheureusement ils le font d’une manière extrêmement sauvage. C’est un peu comme les Corses. Tous ces peuples qui vivent dans les îles, qui ont été occupés et qui se rendent compte que s’ils arrêtent le combat ils perdront leur identité.
Mathieu Kassovitz sur BFMTV en mai 2024. Il a réalisé un film sur la prise d’otages d’Ouvéa en 1988.
On se prépare pour la coupe de l’America (voile) – le type des bateaux est AC 75 – les Français mettent l’Orient Express e à l’eau à Barcelone, les Anglais ont de l’avance avec leur IneosBritannia ; à voir sans modération :
3 06 2024
En affichant ce tract électoral, le Rassemblement National étale sa totale ignorance du fonctionnement électoral de l’État, venant s’opposer frontalement à la neutralité imposée à la fonction publique de toute manifestation de préférence politique : la fonction publique sert le gouvernement quelle que soit la couleur politique de ce dernier ; que les fonctionnaires aient une conscience politique est une chose ; en faire la publicité en est une autre et ils se doivent de réserver la manifestation de leur préférence à l’urne dans laquelle ils mettent leur bulletin. Comment donc un parti qui ambitionne de gouverner la France peut-il montrer à tous les Français son ignorance crasse de toute culture politique : cela révèle une véritable confusion mentale ; il est bien étrange qu’aucune autorité n’aie porté plainte contre cette atteinte aux règles en vigueur, car l’argumentaire a été déroulé par le Rassemblement National tel un tapis rouge.
6 06 2024
Après trois échecs consécutifs, la fusée géante Starship de Space X réussit sa rentrée dans l’atmosphère en amerrissant dans l’océan indien. Trois semaines plus tard, c’es la sonde Chang’e-6 chinoise qui rapporte des échantillions de la face cachée de la Lune… Ariane espace n’est plus seul à lancer des fusées
9 06 2024
Le Rassemblement National arrive très largement en tête des élections pour le parlement européen : plus de 30 %, soit plus de deux fois son successeur immédiat. Dans les jours suivants, on ne trouvera personne pour fournir une explication qui tienne la route à cette impressionnante progression du Rassemblement National. Seul Robert Ménard, le maire de Béziers se risquera à une explication plausible, mais qui met tellement en cause le fonctionnement de la médiocratie médiatique française qu’elle sera étouffée dans l’œuf : les gens en ont marre, marre, marre d’être méprisés quand ce n’est ignorés par tous ces décideurs, essentiellement parisiens. Dernier exemple en date : l’autoroute entre Castres et Toulouse, dont le projet initial était une simple deux fois deux voies, projet refusé par Paris, pas assez bétonneur, donc pas assez juteux pour les entreprises concernées.
Macron dissout l’Assemblée – la Chambre des députés -, décision à proprement parler insensée, avec les élections les 30 juin et 7 juillet. Coup de poker ou bien l’histoire de l’arroseur arrosé ? Comment a-t-il donc pu se débrouiller pour que Gabriel Attal, le premier ministre, vienne l’enjoindre de se faire le plus discret possible lors de la campagne électorale, toute manifestation de sa part étant contre productive. Un sommet dans l’impopularité ! Par ailleurs, quelle signification a-t-elle donc aujourd’hui, cette impopularité ? Car, et là Emmanuel Macron voit juste quand il parle d’ensauvagement, quel crédit peut-on bien accorder à des gens qui osent huer Brigitte Macron lors de l’enterrement de Françoise Hardy, à des fonctionnaires de la Santé – l’ARS du Grand Est – quand ils osent demander aux établissements pour handicapés de mettre à l’ombre leurs pensionnaires lors du passage de la flamme olympique ?
Eric Ciotti, à la tête du PR, annonce t-il son accord électoral avec le Rassemblement National que les média foncent bille en tête dans ce panneau, comme si les 30 juin et 7 juillet prochains, Eric Ciotti pouvait être derrière chaque électeur, à tenir un pistolet sur sa tempe pour qu’il se soumette à la discipline de vote ! mais l’électeur fera bien ce qu’il veut, discipline de vote ou pas, et ce n’est pas Eric Ciotti qui viendra abonder le score du Rassemblement National, mais les électeurs membres du PR ou sympathisants, et ce n’est pas la même chose. La liberté de vote, cela existe encore, que diable ! Qu’Éric Ciotti soit ait un esprit chafouin, soit, le problème c’est que cet esprit chafouin ait trouvé suffisamment de gens se disant républicains pour l’élire président ! Et tous ces sondeurs qui se sont montré complètement à côté de la plaque, en ne devinant jamais la fantastique montée en puissance du Front National : d’abord 8 députés, faute d’accord de désistement pour le 2° tour, puis 80 députés, puis 126. Et cela, personne ne l’a vu venir… et ces gens prétendent connaître le pays !
Il en va de même à l’autre extrémité, où l’on peut s’attrister que la talentueux Raphaël Glucksmann ait accepté de frayer avec Jean-Luc Mélenchon, qui exsude la haine, triste excité professionnel de la provocation dans un Front qui se dit Populaire. Toute comparaison avec l’autre Front Populaire, celui de 1936 serait malvenue : Blum mettait de l’huile dans les rouages, Mélenchon la met sur le feu, ricane Arnaud Boucomont du Midi Libre. Et toute la classe politique d’entonner le refrain éculé : oui c’est vrai nos voisins savent très souvent s’accommoder de compromis, mais nous en France, nous n’avons pas la culture du compromis, mais celle, comme les mémés de Toulouse chères à Nougaro, de la castagne. Ce qui revient à dire la même chose que les personnes qui, dès le début d’une rencontre, vous assènent : Oh moi, vous savez, il faut me prendre comme je suis, ce qui sous entend qu’elle n’ont pas l’intention de faire quoi que ce soit pour changer.
On raconte que Néron contemplait Rome en flammes en récitant des vers et en jouant de la lyre. Emmanuel Macron sourit-il, ces jours-ci, en regardant notre pays s’enfoncer dans la crise ? Est-il fier et satisfait d’avoir joué le destin de la France aux dés, alors que rien d’autre que son orgueil blessé ne l’obligeait à dissoudre l’Assemblée nationale ?
Nous n’en savons rien et cela n’a plus d’importance, au fond. Nous savons que nous sommes présidés par un adolescent qui s’amuse à craquer des allumettes dans une station-essence sous les vivats énamourés de trois conseillers obscurs. Et nous savons aussi que seule compte désormais l’absolue nécessité de refermer les portes de l’Enfer qu’il a ouvertes, c’est-à-dire d’empêcher la prise du pouvoir par l’extrême droite le 7 juillet, 300 députés du Rassemblement national à l’Assemblée, Jordan Bardella premier ministre, Thierry Mariani ministre des affaires étrangères, Marion Maréchal à l’éducation nationale et Eric Ciotti à l’intérieur…
Dans moins d’un mois, la France peut être gouvernée par la famille Le Pen et ses affidés. Que signifie cette phrase qui peine encore à faire sens lorsqu’on la prononce ? Elle signifie que la principale puissance militaire du continent sera dirigée par des petits télégraphistes du Kremlin. Elle signifie la déconstruction méthodique du projet européen et la remise en cause de l’Etat de droit (la promesse est déjà faite de marcher sur le Conseil constitutionnel). Elle signifie la privatisation du service public de l’audiovisuel (soyons clairs : sa vente à Vincent Bolloré) et le tri des malades à l’hôpital avec la fin de l’aide médicale de l’Etat…
Dans un moment de bascule aussi fondamental, le premier devoir d’un politique est un devoir de vérité. Feindre de se réjouir de la parole rendue au peuple ou faire croire que l’union des gauches montée à la hâte pour résister au pire est un mariage d’amour, ce serait mentir. Non, l’heure n’est pas à la fête, mais à la responsabilité.
Je comprends le trouble de nombreux électeurs qui ont voté le 9 juin pour la voie sociale-démocrate, écologiste et pro-européenne que j’ai ouverte pendant la campagne des européennes. Je les croise dans la rue et je lis leurs lettres. Mais lorsque l’extrême droite est aux portes du pouvoir, hiérarchiser les périls devient une obligation. Et qui peut décemment croire que la principale menace sur la République vient d’une France insoumise divisée et diluée dans une large coalition électorale dont elle n’a pas la maîtrise quand le Rassemblement national seul peut conquérir la majorité absolue à l’Assemblée dans moins de trois semaines ?
Dans aucune autre démocratie européenne nous n’aurions eu à faire face à une telle situation : un fait du prince ouvrant la voie à une campagne de vingt jours avec un système électoral (le scrutin majoritaire à deux tours) réduisant de facto l’expression du pluralisme. Nous avions littéralement cinq jours pour tout organiser et il était de notre responsabilité de forger cette large unité d’action contre l’extrême droite en imposant nos conditions sur le soutien à la construction européenne, les livraisons d’armes à l’Ukraine, la nature terroriste des attaques du 7 octobre 2023, la lutte contre l’antisémitisme ou le rejet de la brutalisation de la vie politique.
Nous avons bataillé sans relâche pour faire en sorte que le Nouveau Front populaire ne soit pas une Nupes 2 et il est clair cette fois aux yeux de tous, y compris les siens, que Jean-Luc Mélenchon ne sera pas premier ministre. Il est clair aussi que la ligne dominante n’est plus la sienne. Alors oui, les purges sont insupportables, oui, des candidats insoumis ont franchi les limites de l’acceptable, oui la gauche doit affronter ses démons, les fractures qui la minent et les violents qui la salissent. Nous les affronterons.
Les leçons de morale sont tout sauf morales si elles conduisent à consentir au triomphe du pire. La seule morale qui doit nous guider ces jours-ci est celle de l’extrême urgence. Elle suppose de fonder ses choix sur une analyse clinique de la situation. Le macronisme est mort ce 9 juin 2024. Il n’a ni la force ni la légitimité pour faire barrage. Seule la gauche peut être la digue dont la démocratie française a tant besoin, à condition que nous soyons responsables pour tous les autres et que nous appelions au second tour à voter pour chaque candidat républicain faisant face au RN.
Forts de notre score aux élections européennes, fidèles à l’espérance que nous avons fait naître, nous lutterons pour qu’émerge de ce chaos un nouvel espace démocrate, écologiste et humaniste dans notre pays. Sans ciller, ni céder sur rien. J’y consacrerai toute mon énergie dans les semaines, les mois, les années qui viennent.
Mais, d’abord, il y a l’urgence. D’abord, nous devons empêcher la France de sombrer dans l’abîme dans quelques jours. D’abord, je ferai campagne sans pause pour que le Rassemblement national ne dirige pas notre nation le 7 juillet 2024. Voilà la mère de toutes les batailles, le combat qui rend possible tous les autres. Il reste peu de temps, très peu de temps et l’histoire nous regarde.
Raphaël Glucksmann, député européen du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) et coprésident de Place publique. Le Monde du 20 06 2024
vers le 10 06 2024
Ce sous-marin, le premier d’une toute nouvelle classe de sous-marins nucléaires chinois, baptisée Zhou ou Type 041 Zhou aurait coulé à quai dans les chantiers navals de Wuchang, près de Wuhan, province du Hubei, dans le centre de la Chine.
21 06 2024
Il pleut beaucoup sur le massif des Ecrins, la neige fond très vite et la fonte du pergélisol déstabilise les versants ; ajoutons à cela la vidange du lac qui s’était formé sur le glacier de Bonne-Pierre, qui arrive sur la Bérarde par le torrent éponyme, venant grossir le torrent des Étançons qui déverse des laves torrentielles estimée à 200 000 m³ et 350 000 m³ de caillasse dans le Vénéon, provoquant une crue gigantesque. Au cœur du Parc national des Écrins, – le hameau de la Bérarde, à 1 720 d’altitude, sud de La Grave, ouest de la Barre des Écrins, sur la commune de Saint Christophe en Oisans ; 117 personnes sont évacuées par 4 hélicoptères : on verra un gendarme se faire déposer sur un toit, le percer pour évacuer un couple agrippé à la charpente, quand le torrent avait envahi la maison. Ni morts, ni blessés : chapeau, les gendarmes !
24 06 2024
Inauguration de la gare Saint Denis Pleyel, construction phare du Grand Paris Express, assurant la liaison des lignes 14, 15, 16 et 17 du réseau et les D et E du RER. Le Japonais Kengo Kuma en est l’architecte.
Lors de l’Euro 2024 de foot, la Croatie rencontre l’Italie : beau match pendant la première mi-temps qui se termine par 0-0. Dans la seconde, la Croatie obtient un pénalty que tire la star Luka Modric. Giggio Donnarumma, le gardien italien anticipe légèrement et plonge … du bon côté… le jeu continue et Modric, près des buts mais leur tournant le dos, prend le ballon échappé des mains du gardien et parvient d’un geste acrobatique à le retourner dans le but : 1 -0 en faveur de la Croatie, score jusqu’à la fin du temps réglementaire. 8′ de temps additionnel (dont Modric dira, à la fin du match qu’il ne sait pas où l’arbitre a bien pu les trouver) : à la 5°, l’italien Mattia Zaccagni reçoit une balle : il est seul et prend le temps d’ajuster une longue et magnifique balle qui passe au-dessus de Dominik Livakovic, le gardien croate et se loge dans la lucarne opposée. Match nul, un partout et c’est ainsi que prend fin le match : l’Italie est qualifiée pour les huitièmes de finale et les Croates restent prostrés sur la pelouse. Une telle intensité dramatique, c’est rare.
5 07 2024
L’Etna, dans le nord-est de la Sicile, et le Stromboli, une île plus au nord – photo – se rappellent au bon souvenir des Italiens.
7 07 2024
Le deuxième tour des Législatives bouleverse le paysage politique de la France :
Parti
2022
2024
Coalitions
1
PCF : Parti Communiste Français
12
9
2
La France Insoumise
75
74
de 1 à 5 : Nouveau Front Populaire 182
3
Parti Socialiste
27
59
4
EELV : Les Écologistes
16
28
5
Autres Nouveau Front Populaire : NFP
12 Autres NUPES
12
6
Divers Gauche, hors NFP
13
13
6 : Divers Gauche : 13
7
Renaissance
154 LREM
102
8
Modem
48
33
9
Horizons
26
25
de 7 à 10 : Ensemble : 168
10
Autres Ensemble
18
8
11
Centre, hors Ensemble
6
6
11 : Centre, hors Ensemble : 6
12
Les Républicains
64 LR-UDI
45
12 : Les Républicains : 45
13
Divers droite
5
15
13 : Divers Droite : 15
14
LR-RN
17
15
Rassemblement National
89
126
14 et 15 : Rassemblement National et alliés : 143
16
Autres
12
5
16 Autres : 6
TOTAL
577
577
577
Problème : le NFP a un programme suicidaire, dont le premier ingrédient est la démagogie, et donc il est exclu de mettre à Matignon un Mélenchon universellement haï. Comme l’avait titré il y a bien longtemps Libération en d’autres circonstances : de source sure la situation reste confuse. Droite, Front Républicain et Nouveau Front Populaire vont se mettre à discutailler sans fin, en prenant soin d’ostraciser le RN quand il faudra nommer les présidents et vice-présidents des commissions parlementaires, stupide et insultante mise à l’écart que Marine Le Pen leur fera payer, quand avec ses 126 députés, elle se permettra de pointer le pouce vers le bas pour les nominations à Matignon de Bernard Cazeneuve ou de Xavier Bertrand, faisant ainsi de la place pour Michel Barnier.
9 07 2024
Mieux vaut tard que jamais : avec 4 ans de retard, Ariane 6 réussit son lancement depuis la base de Kourou, vers 21 h, heure de Paris. Elle embarque des satellites et des expériences scientifiques seront faites.
Décidée en 2014, Ariane 6 pourra aussi bien placer des satellites en orbite géostationnaire, à 36 000 kilomètres d’altitude, comme Ariane 5, que mettre en orbite des constellations à quelques centaines de kilomètres de la Terre.
Pour cela, l’étage supérieur de la fusée dispose du moteur rallumable Vinci, la principale innovation du lanceur. Au cours du vol, le Vinci a été allumé avec succès à deux reprises pour amener l’étage supérieur à l’endroit où il a largué les cubesats.
Mais son troisième allumage qui devait permettre la rentrée dans l’atmosphère n’a pas pu avoir lieu en raison de l’extinction non expliquée à ce stade du groupe auxiliaire de puissance (APU) de l’étage supérieur, un petit moteur qui sert à ajuster la trajectoire, a expliqué Martin Sion, le patron du constructeur de la fusée, Arianegroup.
Cette ultime phase de la mission en microgravité ne pouvait pas être testée au sol, a-t-il plaidé.
Ce vol d’Ariane 6 était stratégique pour les Européens qui veulent continuer à exister face au géant américain SpaceX qui lance ses fusées réutilisables Falcon 9 environ deux fois par semaine.
Depuis le dernier vol d’Ariane 5 il y a un an, les Européens ne pouvaient plus mettre en orbite par eux-mêmes un satellite : depuis l’invasion de l’Ukraine ils n’ont plus accès au lanceur moyen russe Soyouz, tiré pendant dix ans depuis la Guyane, et l’autre fusée européenne Vega-C est clouée au sol depuis fin 2022 après un accident.
Après ce premier vol, il faudra plusieurs mois pour analyser les données transmises par les multiples capteurs du lanceur. Le problème rencontré en fin de mission ne remet pas en cause le premier lancement opérationnel en fin d’année avec le satellite d’observation militaire français CSO-3, a assuré Stéphane Israël, patron d’Arianepace, qui va exploiter le lanceur.
L’enjeu sera ensuite de réussir la montée en cadence des vols : six prévus sont prévus 2025 et huit l’année suivante. Ariane 6 affiche 29 vols dans son carnet de commandes.
Le Télégramme du 10 07 2024
5,4,3,2,1 allumage Vulcain! 🚀
Relive the moment the first Ariane 6 launched from @EuropeSpacePort, French Guiana 👇
Attentat contre Trump à Butler, Pennsylvanie : à quelques millimètres près…. un miracle de Dieu… qu’il a dit. Il y a tout de même un mort. Une semaine plus tard, Joe Biden ouvrira enfin les yeux en se retirant de la course et en apportant son soutien à Kamala Harris.
Le coup passa si près…. Victor Hugo. Après la bataille.
21 07 2024
Le Slovène Tadej Pogacar, avec 6 victoires d’étape dont la dernière, un contre la montre entre Monaco et Nice, remporte son troisième Tour de France. Ajoutez à cela le Championnat du monde, Giro, Liège Bastogne Liège, Tour de Lombardie, Tour de Catalogne, Strade Blanche : pour retrouver pareil palmarès, il faut remonter à Eddy Merkx.
Bien sûr, nombreux sont ceux qui parlent de dopage, précisément à cause d’un degré de fraîcheur étonnant à l’arrivée d’étapes qui tournent autour de quelque 4 000 mètres de dénivelé positif… et c’est encore vrai du dernier contre-la-montre, à l’arrivée duquel Vingegaard était blême de fatigue, rincé, épuisé, couvert de sueur quand Pogacar souriait aux caméras et parlait sans reprendre son souffle … mais no proof et tant qu’il n’y a pas de preuves l’intéressé est présumé innocent. Et il n’y a pas à sortir de là. Laissons les techniciens de l’anti-dopage faire leur boulot.
26 07 2024 J.O. Paris 2024
On se gardera de rallier le camp des grincheux qui auraient voulu que ce soit Stéphane Bern, voire Philippe de Villiers qui organise la cérémonie d’ouverture : un Puy du Fou à l’échelle nationale…. hyper glycémique et témoin d’une histoire ripolinée, un gros morceau de propagande nationaliste indigeste, stalinienne … non merci !
Thomas Jolly, le chorégraphe de la cérémonie sera submergé par les compliments enthousiastes, tant il est vrai que depuis de nombreuses années, l’esprit critique connait sa traversé du désert. Le garçon ne manque certes pas d’imagination… de goût c’est déjà moins sur. Il a aura eu de tout dans cette cérémonie… un vrai patchwork : beaucoup de très belles choses, poétiques parfois, nouvelles toujours, côtoyant des scènes qui n’avaient pour but que de choquer le bourgeois … ce qui n’a jamais été suffisant pour prouver le talent : ainsi de ces drag queen rassemblées comme les apôtres autour du Christ, avec devant elles, ce Dionysos à poil ras et bleu… c’est tout de même bien limité pour ce genre de cérémonie. Ce qui aurait été à sa place dans une gay-pride ne l’est pas dans des Jeux Olympiques. On se pince pour croire que derrière Thomas Jolly il y avait Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, qui était là pour éviter les contresens historiques. Et puis force sera de constater que la plupart des tableaux aient été trop longs, beaucoup trop longs souvent.
Un vent de fraîcheur, de ferveur et même d’enthousiasme soufflera pendant 15 jours sur Paris, Marseille, Châteauroux, Villeneuve d’Ascq, Saint Quentin en Yvelines, Tahiti. On reverra Simone Biles, petite femme et grande dame, parvenue à vaincre ses démons, Armand Duplantis s’enverra en l’air, chaque fois un peu plus haut… Léon Marchand, le prodige français que notre natation n’avait jusqu’alors jamais eu, garder sa simplicité, et Antoine Dupond porter haut la renommée du rugby français. Et les frères Lebrun qui remettent la famille sur scène avec leurs victoires en ping-pong. Les Français moissonneront les médailles – 64, dont 16 en or, 26 en argent et 22 en bronze, ce qui amène la France au 5° rang – comme jamais, même en ayant frôlé le zéro pointé en athlétisme, grâce à l’argent de Cyréna Samba-Mayela, sur le 100 mètres haies [1] : sans doute une pratique du sport de plus en plus généralisée, sans doute encore la sortie des femmes du ghetto où les maintenaient trop souvent les hommes, et certainement des entraîneurs (ses) de plus en plus compétents, futés et affûtés, à même de tirer des athlètes le meilleur d’eux-mêmes.
Il y a eu aussi ce bonheur profond pour de très nombreux parisiens et des provinciaux de découvrir, grâce à l’interdiction de la voiture, les plus beaux endroits de Paris, livrés aux piétons, en toute sécurité. En 1936, les ouvriers avaient découverts combien était belle la France ; avec les J.O. de Paris 2024, les Parisiens et de nombreux provinciaux ont pu voir combien leur ville était splendide… quand les bagnoles ne leur bouchaient pas la vue, un marathon qui arrive sur le Champ de Mars, des cyclistes qui font la course à Montmartre et sous le Sacré-Cœur, des chevaux nickel-chrome qui flirtent avec les grandes eaux du château de Versailles, mais bon Dieu, qui aurait pu rêver un jour de cela ? Le temps d’une olympiade, Paris aura été rendu aux piétons qui se seront rincé l’œil, enamourés.
La France aura eu la baraka pendant quinze jours, quinze jours d’innocence joyeuse. La grande triomphatrice de l’événement sera la grande prêtresse de ce temps : l’ÉMOTION, parfois bien réelle, souvent surjouée, servie dans toutes les conditions, à toutes les sauces, dans un déluge de verbiage bien souvent insipide, redondant et creux. Et pour ceux qui auront suivi l’affaire à la télévision, une overdose de publicité, un matraquage insupportable à en devenir contre-productif quand ce n’est pas un arrêt d’une retransmission d’un 110 mètres haies en plein milieu de la course ! et pour cela, c’est aux caméras automatiques qu’il faut dire merci. Et puis quel grand concert peut se vanter de n’avoir jamais fait de fausse note ? Ainsi de ce bar qui a voulu faire payer la bouteille de Champagne à Simone Biles la modique somme de 26 000 € !!! Prudente, celle-ci avait demandé le prix avant de commander, ce qui lui a permis de leur lancer un tonitruant : Vous êtes fous ! et de quitter les lieux. La honte.
La plus grosse surprise des Jeux de Paris, c’est que même les Français ne se plaignent de rien. Ils se plaignaient, au choix, de la circulation, des fermetures de métro ou de l’arrivée massive de touristes américains. Puis les Jeux ont commencé pour de vrai. Et une semaine après l’allumage de la vasque olympique, la plupart des lieux parisiens se sont transformés en une vibrante French summer party.
Ben Cohen Wall Street Journal
Les Jeux sont faits, ou presque. Nous en voulons encore, et les Jeux paralympiques vont nous offrir leur lot d’exploits et de héros. Nous pouvons déjà dire que ces Jeux olympiques de Paris 2024 ont été un moment tellement français : nous avons râlé, nous avons basculé, nous avons adoré.
Oui, nombre de Parisiens et de Français ont redouté ces Jeux jusqu’à la veille, des craintes abondamment relayées ou amplifiées par les médias, des experts en tout et des politiciens tirant contre leur camp : Parisiens en cage, folie sécuritaire, on ne va pas être prêt sur les transports. Avant de chavirer dans l’euphorie dès la cérémonie d’ouverture.
Nous nous sommes extasiés chaque jour un peu plus, de tout, ensemble. Tout était nul, tout est magique ; un détail révélateur m’a frappé : les sympathiques Phryges ont été l’objet de tous les sarcasmes, avant de devenir des icônes. On a fini par tout aimer dans nos Jeux ! Pour ne pas perdre la main, nous avons tout de même ajouté une pincée de polémique, sur la Cène, la scène, la Seine. À coup sûr, dès cette semaine, les mauvais esprits ressurgiront, pour s’attribuer le mérite du succès qu’ils n’avaient pas prévu ou ressusciter nos débats favoris, sur le coût, l’impact, le caractère éphémère de ce moment d’union.
Qu’est-ce que cela dit de nous et que pouvons-nous en tirer ? Nous sommes un peuple très politique. Tout est chez nous matière à débat. Et beaucoup de Français ont été bousculés, angoissés par la période de la dissolution de l’Assemblée nationale : après un stress intense, les Jeux ont été une bouée de sauvetage psychologique, un plaisir de soulagement. C’était le Prozac ou les Jeux, nous avons eu les Jeux.
Il y a plus que cela. Ce moment olympique a montré de manière presque parfaite notre état d’esprit tricolore : celui d’une fierté et d’une joie contrariées, d’une névrose auto-infligée. Le peuple français est l’un des plus pessimistes, comme le montre l’étude annuelle comparée de l’Ipsos ; nous revendiquons un bonheur privé et une tristesse collective. Sans être naïfs ou béats (il y a de la marge), cette vague de joie non réprimée révèle que nous avons, au fond, envie d’être heureux ensemble. Que nous voulons être fiers de la France. Que, même lorsque chacun ne goûte pas chaque détail d’une cérémonie, l’immense majorité des Français a envie de savourer plus que de dénigrer, d’aimer plus que de haïr, de célébrer le beau, le divers, le grandiose.
Le cliché dit les Français arrogants ; notre identité me semble plutôt un mélange unique d’autoflagellation au quotidien et de bouffées d’orgueil. Un dépressif qui se voit de temps en temps en Napoléon. J’ai travaillé avec de nombreuses nationalités, j’ai négocié sur le Brexit : jamais un responsable politique anglais ne dit à la face du monde que son pays est foutu, même s’il doute.
Ces Jeux ont aussi montré un patriotisme ouvert : nous avons fait la preuve qu’on pouvait en même temps accueillir le monde et célébrer la France. Ils ont exprimé une fierté sans arrogance : c’est Teddy Riner qui écrit un mot de respect à son adversaire japonais, c’est Léon Marchand qui arbore sa modestie sereine.
Cet enthousiasme n’est pas purement psychologique. Il traduit une vraie réussite française, un travail de longue haleine, injustement escamoté ou moqué, enfin reconnu. Comment ne pas trouver l’idée de Jeux en ville, sublimant notre patrimoine, d’une émouvante créativité, par-delà les contraintes finalement limitées ? Comment ne pas voir que nos services publics et ses agents ont été à la hauteur, de nos forces de sécurité à nos agents des transports ? Que nos infrastructures seront améliorées, du logement au métro ? Derrière la brève parenthèse, des années de labeur minutieux et discret font aussi notre succès et notre fierté, sous l’égide de quelques personnalités exceptionnelles, comme Tony Estanguet ou Michel Cadot, délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques.
Bien sûr, il serait idiot de dire que les Jeux sont une panacée. Ils n’ont rien réglé des maux français : faiblesses de l’école et du système de santé, insécurité, dette croissante – 3 303 milliards € au 20 décembre 2024 – … Nous devrons aussi évaluer les Jeux et leur héritage, c’est le propre d’une démocratie responsable. Nous ne devrons pas oublier que, si la ferveur était palpable dans les rues de Paris, le vent des JO n’a sans doute pas soufflé de la même façon dans tous les territoires, dans tous les milieux sociaux, chez tous les travailleurs. Mais ces Jeux sont plus qu’une parenthèse ou un cache-souffrance, ils sont un révélateur : notre pays a plus de ressources que de soucis, plus d’envie que d’apathie.
C’est aussi une leçon politique qui ne doit pas s’effacer. La période est cruelle pour les extrêmes, de gauche comme de droite. Leur carburant décliniste est à sec, noyé par Florent Manaudou, siphonné par Romane Dicko. Ils referont le plein, n’en doutons pas. Mais les Français ont exprimé pendant cette période qu’ils ne vivaient pas face à face, ni même côte à côte, mais parfois collé-serré. Pour un temps certes, mais retenons que cela est possible. Retenons que la coopération exceptionnelle d’élus aux sensibilités différentes, de patrons et de syndicalistes, de sportifs et d’administratifs que représente Paris 2024, si elle n’est pas sans accroc, constitue un travail d’équipe que peu d’États savent produire. S’ils étaient une figure politique, ces Jeux seraient de Gaulle et Rocard à la fois : la grandeur et la modération, le respect et l’union.
Est-ce finalement plus difficile de former un gouvernement de coalition, de forger des accords parlementaires ? On disait la réussite des Jeux impossible. On dit l’entente politique infaisable. Aux responsables politiques de montrer que l’esprit des Jeux n’est pas un moment suspendu, mais un mode d’emploi. À nous d’être à la hauteur.
Clément Beaune, secrétaire général délégué de Renaissance, ancien ministre délégué chargé des transports. Le Monde du 14 08 2024
Quand, à 17 heures, on a appris qu’on allait faire face à un déluge, on a enregistré Lady Gaga. On a aussi décidé de préenregistrer certaines images des performeurs en BMX et en skate. Pour le reste, on s’est dit : on avise en fonction… Quand on comprend par exemple, qu’Axel Saint-Cirel ne pourra pas monter sur le toit du Grand Palais au moment prévu pour des raisosn de sécurité, on décide d’anticiper d’une heure. Sinon, on la faisait chanter sur le pont Alexanbdre III et c’était moins spectaculaire. Thierry Reboul, directeur des cérémonies, lui a fait le topo, elle a dit OK. Ce soir-là, tout est remis à plat. 20 000 personnes se sont réorganisées alors qu’elles avaient passé des jours et des nuits à tout préparer. Humainement, c’est puissant. Au final, on a décidé de ne pas faire monter les musiciens et les danseurs sur les toits alors qu’il decaient être investis. Tout le tabelau sportivité a été vraiment amoché.
[…] Ce qui est beau avec cette cérémonie, c’est que les gens me parlent d’eux-mêmes. Tout le monde se souvient où il était et avec qui il était. Ça devient un ciment collectif. Et ca crée une fierté nationale. Des messages ? J’en reçois chaque jour. Tenez : celui-ci, sur Instagram, de cette dame qui avait fait des bonshomes en pain d’épice. Sur la photo, il y en avait un de raté puiqu’il lui manque une jambe. Elle m’écrit : L’année dernière, je l’aurais probablement relégué, il n’aurait pas été décoré ni mis dans la boite avec les autres. Mais ça, c’était avant. Ne sousestimez jamais l’impact que vous avez eu sur la société française. Les cérémonies paralympiques ont fait que le regard que cette dame pose sur les corps différents a changé. Et c’est ce que je voulais. Une maman m’a raconté que sa fille de 4 ans, métisse, lui avait dit en voyant Axel Saint-Cirel chanter : Regarde comme elle est belle et chante bien ! Elle a les mêmes chveux que moi. Ça a l’air tout bête, mais qu’elle ait chanté avec ses cheveux au naturel fait que cette petite fille s’est vue à travers elle et ça comptera pour le reste de sa vie.Ça ne fera pas tout, mais quand on se sent condidéré et représenté, on a moins peur, on est moins mauvais et plus avec les autres.
[…] J’ai voulu faire une dramatrugie des emblèmes de la France. Oui, il y a le vin le fromage et l’accordéon, mais il y a aussi la French Touch la création de mode ultra avant-gardiste, Ubisoft… Tout ça entremêlé, tout le monde pouvait s’y retrouver. Le récit pouvait être pointu sans que cela nuise. Exemple : la séance amour est travaillée sur le Pont-Neuf, car il y a le square du Vert Galant en dessous, en référence à Nadja d’André Breton. Ça, c’est niche, mais si on ne le sait pas, ça ne change rien. Chacun a sa grille de lecture. Et ce qui est super, c’est que les gens en ont discuté.
[…] J’ai fait le pari de l’unité en montrant nos différences parce qu’on nous rabâche le discours selon lequel nous ne nous entendons pas, nous ne nous aimons pas, nous ne pouvons ps vivre ensemble. Quelle est donc cette drôle d’idée surtout au pays de l’universalisme ? Mon travail, c’était de dire : bienvenue chez nous. Or ce nous est très divers. En considérant et en représentant toutes ces singularités, on crée de l’unité. Ça, c’est une victoire politique. Ce chemin serait peut-être le meilleur à prendre que celui de la division qui à priori, ne mène nulle part. Être en désaccord ne veut pas dire forcément être en conflit. Des choses apparemment incompatibles, sont créatrices de beauté, de posésie… Regardez Aya Nakamura et la Garde républicaine ! La cérémonie a réussi ça.Comment ça se perpétue ? Je ne fais que du spectacle.
Thomas Jolly. La Tribune Dimanche du 22 décembre 2024
par Dominique Kleiner
par Ugo Gattoni
par Ugo Gattoni
Le triomphe du Woke : quand des minoritaires assoiffés de tintamarre médiatique étouffent les voix de la majorité silencieuse. Démagogie racoleuse et sans frein. En février 1998, une pub Volkswagen mettant en scène la Cène avait failli emmener Volkswagen devant les tribunaux mais il avait suffit d’un chèque de 500 000 F de Volkswagen au Secours catholique pour que Mgr Lustiger retire sa plainte. Aujourd’hui la crainte d’un procès n’existe même plus.
Les statues de femmes sortant du lit de la Seine, elles, ne pouvaient que recueillir l’adhésion enthousiaste.
Les statues ont émergé de la Seine lors de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques du 26 juillet. Photo Marc Chaumeil/Divergence. Réalisées par CMDS Factory à Corbehem, un village du Pas-de-Calais, entre Douai et Arras, qui a sous-traité la réalisation des statues elles-mêmes avec Philippe Marie, gérant de Marie 3 D, une PME de Sartrouville, dans les Yvelines.
Olympe de Gouges
Gisèle Halimi
Alice Guy
Simone Biles, en action sur la poutre, lors de la finale par équipes féminine à l’Arena Bercy, à Paris, le 30 juillet 2024. HANNAH MCKAY / REUTERS
49 er FX, la savonnette flottante
Gabriel Medina, brésilien. Photo de Jérôme Brouillet, de l’AFP.
et puis, il faut bien le dire, le concours d’équitation dans les jardins du château de Versailles… qui peut faire mieux ? Existe-t-il un autre site au monde où l’on puisse donner un spectacle dans tant de beauté ?
La française Manon Apithy-Brunet affronte la Sud-Coréenne Choi Se-bin, lors de la demi-finale de sabre individuel au Grand Palais, à Paris, le 29 juillet 2024. LAURENCE GEAI / MYOP POUR « LE MONDE »
L’Argentin José Torres Gil participe à une séance d’entraînement de BMX freestyle, place de la Concorde, à Paris, le 29 juillet 2024. JEFF PACHOUD / AFP
Devant la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, le 3 août 2024. LAURENCE GEAI / MYOP POUR « LE MONDE »
27 07 2024
Les Forces armées maliennes (FAMa) et leurs partenaires du groupe paramilitaire russe Wagner subissent une humiliante défaite face aux rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) à Tin Zaouatine, localité frontalière avec l’Algérie : 47 soldats maliens et 84 mercenaires russes tués, selon le CSP.
15 08 2024
À Nice, la température de l’eau de la mer est de 28.9° ! Des eaux plus chaudes que d’habitude, donc, plus d’évaporation que d’habitude ; un vent du sud la-dessus et un refroidissement et ce sont des trombes d’eau qui s’abattront un mois plus tard sur l’Europe de l’Est.
16 08 2024
Coulée de boue provoquée par la rupture d’un lac glaciaire en amont sur le village de Thame, à 3 800 mètres d’altitude, au pied de l’Everest. C’est là que sont nés Norgay Tensing, vainqueur avec Hillary de l’Everest en 1953, Apa et Kami Rita détenteurs tour à tour du nombre d’ascensions du plus haut sommet du monde.
Massive flooding in Thame of Solukhumbu. Locals fear of glacial lake outburst flood in Everest region. pic.twitter.com/8D31tJRm3w
📄📌MEDIA ADVISORY: Press release on the devastating flood from a glacial lake that struck Thame, a Sherpa village in the Khumbu region of Nepal on Friday. Our thoughts and prayers are with the families and communities impacted.
À 88 ans, Alain Delon nous quitte. Le départ d’un des derniers dieux. Il sera parvenu à être l’archétype du voyou BCBG, modèle de toutes les publicités de parfum pour homme, de Guerlain à Dior : impénétrable, la mine sévère, butée même, avare de paroles, vrai dur qui voudrait faire croire qu’il a une tête bien faite quand elle est seulement bien pleine de … lui, enivré d’un narcissisme chronique. C’est François Mauriac qui dira le mieux le bonhomme : Il ne parle jamais si bien que quand il se tait.
19 08 2024
A la Convention démocrate, passation de relais dans la course à la Maison Blanche qui, en fait n’est qu’une officialisation du renoncement en date du 21 juillet de Joe Biden à la candidature aux élections présidentielles de novembre 2024 : avec ses trop nombreuses fêlures, l’homme ne pouvait plus habiter la fonction. Le WASP – White Anglo-Saxon People – passant la main à une métisse, fille d’un Indienne (des Indes) et d’un Jamaïcain. Après la présidence d’un métis – Barack Obama – c’est la confirmation d’un immense changement dans la société américaine. Le melting pot fonctionne mieux que jamais.
Lors de son débat avec Donald Trump, Kamala Harris gagnera beaucoup de suffrages quand elle pouffera de rire en entendant Trump affirmer que les immigrés mangent chiens et chats.
21 08 2024
Le Sounion, un pétrolier sous pavillon grec, 276 mètres de long, chargé de 150 000 tonnes de pétrole irakien à destination de Chypre, est attaqué au large du Yemen, en Mer Rouge, par deux canots houthies, les rebelles Yémenites financés par l’Iran. Il brûle et risque de provoquer une gigantesque marée noire. Les quatre agents de sécurité exigés par les assureurs n’ont rien pu faire : 2 missiles déchirent la coque et touchent la salle des machines. L’équipage de 23 marins philippins et de 2 Russes seront pris en charge le lendemain par la frégate française Chevalier Paul, qui, auparavant, devra détruire au canon une barque télécommandé et chargée d’explosifs, qui leur fonçait dessus.
24 08 2024
Tuerie à Barsalogho, à environ 150 km au nord de Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso : les hommes du village sont massacrés par des Djihadiste du GISM – Groupe des soutien de l’Islam et des Musulmans : à la demande des autorités au pouvoir, les hommes creusaient un fossé pour se protéger d’assaillants… qui sont venus les massacrer à la mitraillette, sans oublier d’en prendre des vidéos qu’ils envoient aux médias internationaux ; on parle 400 morts. Ce village a déjà subi 300 attaques djihadistes. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré le 30 septembre 2022, les djihadistes ont mené 2 900 attaques, tuant 11 700 personnes.
Fondateur et PDG de la messagerie Télégram, Pavel Durov est arrête au Bourget par les autorités françaises – l’Ofmin : [Office chargé de la protection des mineurs]. Il sera interrogé par l’Office National anti-fraudes – ONAF -, d’Ivry sur Seine, pour refus de faire le tri au sein de ses usagers, tant et si bien que Télégram était devenu pour beaucoup de crapules le meilleur support : complicité de diffusion de matériel pédopornographiques et de trafic de stupéfiants, le blanchiment d’argent, ou encore le refus répété de répondre aux demandes des enquêteurs français. Il sera libéré dans les jours suivants moyennant le versement d’une caution de 5 millions €, – une paille pour ce milliardaire – assorti d’un contrôle judiciaire strict, interdiction de quitter le territoire et obligation de pointer deux fois pas semaine au commissariat de police.
Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a récemment envoyé des règlements aux géants du numérique, souvent appelés GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Ces règlements, connus sous le noms de Digital Services Act (DSA) et Digital Market Act (DMA) visent à renforcer la régulation des grandes plateformes numériques en Europe. Le DSA se concentre sur la responsabilité des plateformes en matière de contenus en ligne, imposant des obligations pour lutter contre les contenus illicites et la désinformation. le DMA quant à lui, vise à garantir une concurrence équitable en empêchant les pratiques anticoncurrentielles des géants du numérique. Ces mesures incluent des sanction sévères pour les entreprises qui ne respectent pas les nouvelles règles, pouvant aller jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires mondial.
Le gouvernement brésilien interdit sur son territoire X – Ex-Twitter -, d’Elon Musk.
Enfin ! enfin ! enfin ! les politiques tapent du poing sur la table en disant à ces cow-boys libertariens à l’intelligence dévoyée par la cupidité, qui se croient au-dessus des lois, à la direction de très puissantes sociétés, dont aujourd’hui la toxicité est reconnue : mesdames et messieurs, figurez-vous que le monde est constitué d’un ensemble d’États dont nombre d’entre eux s’efforcent d’avoir comme priorité l’intérêt général, le bien commun, tout cela se traduisant dans un corpus de lois. Et nous tenons à vous rappeler que si vous allez à l’encontre de ces lois, qui s’appliquent aussi bien à vous, quelle que soit votre fortune, qu’à tous les autres citoyens/personnes morales, et bien nous vous sanctionnerons.
Mais, au moins tacitement désavoué par l’Allemande Ursula van der Leyen, présidente de la Commission européenne, Thierry Breton démissionnera – c’est à dire claquera la porte – le 16 septembre 2024. Ursula van der Leyen ne pouvait accepter que l’on s’oppose frontalement à Elon Musk qui sera peut-être, si Donald Trump gagne les élections présidentielles en novembre 2024, une personnalité à ménager. De toutes façons, Thierry Breton fragilisait ainsi le sacro-saint atlantisme des Allemands, une doxa qui ne saurait souffrir d’être remise en question.
D’autres événements confirmeront ce sentiment anti-français qu’éprouve Ursula van der Leyen, à l’occasion de la finalisation des accord du Mercosur en décembre 2024, accord auquel sont opposés non seulement la France, mais encore l’Italie, la Pologne, l’Autriche. Invitée le 7 décembre pour la réouverture de Notre Dame de Paris, elle enverra un mot bien sec la veille : je ne viendrai pas. On entendra de bons connaisseurs de l’Allemagne s’exclamer : Angela Merkel n’aurait jamais fait cela !
Deux fortes têtes de l’univers des plateformes numériques, deux puissants et richissimes patrons d’envergure planétaire, Elon Musk et Pavel Durov, viennent de s’incliner devant des régulateurs d’Etats démocratiques à l’issue de procédures judiciaires distinctes mais révélatrices d’une nouvelle dynamique.
Au Brésil, la Cour suprême a levé, mercredi 9 octobre, la suspension des activités du réseau social X, ex-Twitter, après avoir obtenu d’Elon Musk, son très remuant et trumpiste patron, qu’il s’acquitte d’une amende de 5 millions d’euros et bloque les comptes que le gouvernement accusait de promouvoir la désinformation. Elon Musk a donc cédé, au terme d’un conflit de plusieurs mois qui l’avait amené à fermer ses bureaux au Brésil en réaction à la décision d’un juge d’interdire plusieurs comptes accusés de désinformation, puisque la direction de X refusait de le faire elle-même. La Cour suprême avait alors décidé de bloquer la totalité du réseau social au Brésil.
En France, c’est Telegram, l’une des plus importantes messageries au monde, qui a changé de pied et accepte désormais de coopérer avec les autorités judiciaires, après l’arrestation spectaculaire de son fondateur et PDG, le russe Pavel Durov (qui a également la nationalité française), le 24 août. Mis en examen pour douze infractions liées à la quasi-absence de coopération de Telegram avec la justice dans des affaires d’escroquerie ou de diffusion d’images pédopornographiques, Pavel Durov a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français, après avoir versé une caution de 5 millions d’euros.
Telegram répond désormais aux réquisitions judiciaires et accepte de dévoiler à la justice les adresses IP et numéros de téléphone des utilisateurs qui enfreignent la loi, a confirmé M. Durov le 23 septembre. L’application a par ailleurs mis en place un filtrage poussé de son moteur de recherche interne, qui permet de bloquer des mots-clés menant à des canaux de vente d’armes, de drogue ou de services illégaux, jusque-là totalement accessibles. La justice belge a également observé ces dernières semaines une meilleure coopération de la part de Telegram.
Ces volte-face montrent que, loin d’être une zone de non-droit, Internet peut se plier aux règles dès lors qu’on veut se donner les moyens de les faire respecter, quitte à utiliser la manière forte comme l’ont fait le plus légalement du monde les juges français et brésiliens. Il n’est pas indispensable de tout attendre de grandes législations à Bruxelles ou à Washington : l’arsenal judiciaire classique des États peut aussi être utilement mis à contribution.
Cette séquence confirme également que, derrière leurs prises de position libertariennes en faveur d’une liberté d’expression absolue, ces ténors mondiaux des plateformes numériques sont avant tout des chefs d’entreprise soucieux de leurs intérêts économiques. Ils n’ont d’ailleurs aucun scrupule à collaborer avec les régulateurs de pays autoritaires. Le choix de Dubaï comme quartier général de Telegram est à cet égard révélateur des priorités de l’entreprise.
Courtisés par les chefs d’État et longtemps protégés en raison de leur puissance d’investissement et d’innovation, ces hommes forts du numérique, ouvertement critiques de l’approche régulatrice européenne, sont finalement amenés à respecter la loi par de petits juges. C’est peut-être le début d’un sain et nécessaire rééquilibrage.
Le Monde du 11 10 2024
27 08 2024
Quand les journalistes n’ont en ligne de mire que la défense de la liberté d’expression, (on choisit la focale corporatiste qui vous arrange le plus) plutôt que la vie, tout simplement , ce qui implique le respect des autres, ils s’exposent à devoir s’en expliquer devant les juges :
Deux associations catholiques ont déposé plainte à Paris contre Charlie Hebdo pour incitation et provocation à la haine religieuse, après la publication, le 16 août, d’une caricature de la Vierge Marie, selon le texte de la plainte que l’AFP a pu consulter. Ce dessin, publié par l’hebdomadaire satirique le lendemain de la fête religieuse de l’Assomption, représentait la Vierge Marie, figure féminine d’identification pour les chrétiens du monde entier, grimée de symptômes du mpox et injuriée de salope, truie, traînée, putain et menteuse, expliquent les plaignants.
Le dessin était légendé Variole du singe : première apparition du virus en Europe, alors qu’un cas de mpox avait été signalé en Suède. La plainte a été déposée auprès du tribunal judiciaire de Paris par les associations Marie de Nazareth et La petite Voie, éditrice du site internet tribunechrétienne.com, contre le dessinateur Pierrick Juin et contre Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo. Sollicitée par l’AFP, la direction de Charlie Hebdo n’a pas souhaité réagir.
Après la publication de la caricature, Tribune chrétienne avait déjà dénoncé une incitation gratuite à la haine envers les catholiques de France et lancé une pétition pour obtenir le retrait de cette caricature jugée injuriante, incitant et provoquant explicitement à la haine envers la communauté catholique, ajoutent les plaignants. Cette pétition a reçu près de 25 000 signatures, précisent-ils.
La caricature avait aussi été vivement dénoncée par certains religieux, notamment l’évêque de Bayonne Marc Aillet qui avait estimé sur le réseau social X que la liberté d’expression ne saurait justifier une caricature aussi abjecte.
Les plaignants assurent que bien que la critique des religions soit permise, la satire ou la caricature ne saurait devenir le véhicule d’attaques gratuites et offensantes contre les croyances religieuses, risquant ainsi de provoquer des tensions au sein de la société ou des violences contre les fidèles.
Fin juillet déjà, les instances catholiques s’étaient indignées de scènes de dérision et de moquerie du christianisme lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, en allusion à un tableau mettant en scène plusieurs drag queens et faisant penser à la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres.
La Parisien 27 août 2024
Charlie-Hebdo du 16 août 2024
2 09 2024
Procès de Mazan … pour que la honte change de camp
Déjà, la plupart des victimes (qui seraient 217 000 par an) ne portent pas plainte – moins de dix pour cent, en France -. La plupart des plaintes se terminent par des non-lieux ou sont déqualifiées. Les derniers chiffres officiels de statistiques judiciaires montrent que 94 % des plaintes pour viols (que ce soit pour les adultes ou pour les mineurs) sont classés sans suite, que 50 % des plaintes instruites sont déqualifiées en agressions sexuelles ou atteintes sexuelles, et que, au bout du compte, seules 10 % des plaintes sont jugées aux assises ou au tribunal pour enfants, avec une diminution des condamnations pour viol de 40 % depuis dix. 10 % de 10 %, ça fait vraiment pas beaucoup, ça fait un cas sur cent. Ça laisse assez peu de chance pour une condamnation aux assises.
[…] avant la prison, on est considéré comme innocent, après la prison, on a purgé sa peine et on est donc, comme par l’opération du Saint Esprit, considéré à nouveau comme innocent.
Neige Sinno Triste tigre P.O.L. 2023
Dans les procès pour viol, la femme est, par défaut, considérée comme consentante puisque la qualification du viol, défini par la violence, la contrainte, la menace ou la surprise, n’inclut pas la notion de consentement. La définition actuelle du viol ne prend pas en compte les cas de sidération, de traumatisme, qui mettent la victime en état de non-réaction, et donc dans l’impossibilité de prouver cette menace, violence, contrainte ou surprise, argue Véronique Riotton. La députée macroniste a mené une mission d’information parlementaire dont le rapport qui devait être publié le 25 juin, plaidait pour introduire la notion de consentement dans la définition du viol, comme Emmanuel Macron s’y était engagé en mars 2023. Mais c’était avant que la dissolution ne balaie tout. La sénatrice PS Laurence Rossignol vient, elle, de déposer une proposition de loi pour créer de nouvelle circonstances aggravantes au viol – viol sériel et sous sédation -.
Caroline Vigoureux. La Tribune Dimanche du 22 09 2024
Tout cela me fait penser aux contes sur des princesses endormies et réveillées par un baiser non consenti. Il paraît que dans la première version de La Belle au bois dormant, le prince la violait dans son sommeil. On continue d’être bercés par ces histoires, il ne faut pas les interdire, mais il y a quelque chose que l’on intègre dès l’enfance qui peut faire des dégâts. Ce fantasme de disposer d’un corps inanimé, qui ne peut pas répondre, comme un corps d’enfant désarmé, pose mille questions : d’où cela vient-il ? quel est le plaisir, s’il y en a, qu’en tirent ces hommes ?
Agnès Jaoui La Tribune Dimanche du 22 09 2024
Mais Quid du viol de par le passé ? Car l’affaire ne date pas d’hier, elle faisait même les bonnes feuilles de la mythologie :
Vénus endormie surprise par un satyre, Nicolas Poussin, 1626.
Dans la mythologie, les dieux ne résistent pas aux belles endormies. Hypnos le Dieu du sommeil profite de son pouvoir, Zeus séduit Léda endormie en prenant la forme d’un cygne. Ariane est abandonnée par Thésée sur l’île de Naxos ; Dionysos est conquis par sa beauté, tandis qu’elle est endormie. Pour les enchanteresses, telle Mélusine, le sommeil correspond à un moment où elles sont vulnérables. Rappelons d’ailleurs qu’Hypnos est frère de Thanatos, dieu de la mort.
A contrario, les femmes de la mythologie n’ont pas le droit de surprendre l’homme dans son sommeil. Psyché tente de voir le monstre qu’on l’a forcée à prendre pour mari. Elle s’approche alors qu’il dort et découvre que c’est le bel Eros, dieu de l’amour. Elle est immédiatement punie par des épreuves qui l’obligent notamment à aller dans les enfers, voler un peu de la beauté de Perséphone.
Bien des textes et tableaux inspirés de ces mythes nous invitent à regarder les belles dormant avec le regard concupiscent d’hommes tout puissants.
La Belle au bois Dormant, princesse dotée de multiples dons par les fées, est condamnée à se piquer à un fuseau et sombrer dans cent ans de sommeil. La première version de la Belle au Bois dormant, Perceforest (XV° siècle) comme la version italienne de Giambattista Basile (1634) indiquent qu’un prince, la trouvant à son goût, profite d’elle tandis qu’elle dort et lui fait des enfants. Si Raison et Discretion retiennent d’abord le prince de Perceforest, le désir et Vénus vont le convaincre de passer à l’acte. Ce n’est qu’à la naissance de jumeaux que sa fille lui tétant le pouce réveille l’héroïne.
Dans la version de l’académicien Perrault (1697), la forêt s’ouvre devant le prince et la belle s’éveille à son arrivée ; ils discutent avant de s’aimer et d’avoir des enfants. Néanmoins, il ne l’épouse pas, il repart chez ses parents et la belle-mère ogresse œdipienne ordonne de tuer la jeune fille et sa descendance. La jeune femme qui consent ne le fait pas sans péril.
Dans la version des Frères Grimm (1812) comme chez Disney, le prince embrasse la princesse endormie, se passant allègrement de son consentement, puis il l’épouse, ce qui est censé être la réalisation de tous ses rêves.
Selon La Psychanalyse des Contes de fées de Bruno Bettelheim, le sommeil indique le temps nécessaire à la formation de l’âme de l’adolescent. Psychologiquement, être endormi signifie que des traumas sont refoulés, selon une lecture Jungienne des contes du type de celles de Clarissa Pinkola Estes dans Les femmes qui courent avec les loups.
Mais tous les lecteurs ou spectateurs comprennent-ils l’aspect métaphorique de ces interprétations ? Et surtout que forcer le sommeil n’est pas sans conséquences traumatiques…
Pénétrer dans l’intimité des espaces féminins est au cœur de bien des fantasmes masculins dans la littérature du XVII° comme du XVIII°. Dans les œuvres de Crébillon, Prévost ou Marivaux, nombre de héros rêvent de voir sans être vus et d’un double sacrilège : pénétrer dans la chambre, lieu de l’intimité de la femme, puis dans le corps absorbé par le sommeil. La vulnérabilité comme l’absorbement du corps dormant fascinent le voyeur, désireux de s’immiscer dans cette complétude, sans se soucier de la réaction de la femme objectifiée. Ils se disculpent en imaginant qu’elles n’attendaient que la venue d’un homme, tout comme les accusés de Mazan se défendent en déclarant qu’ils pensaient que c’était un jeu libertin.
Mais à la même époque, le roman anglais Clarissa Harlowe, de Richardson (1748) traduit en français par l’abbé Prévost en 1751, décrit les conséquences d’un viol avec soumission chimique. Poursuivie par des séducteurs, la belle Clarissa résiste. Ne le supportant pas, Lovelace la drogue, puis la viole. Elle en meurt, et ses séducteurs prennent conscience de la force de la vertu féminine. Les lectrices XVIII° ont salué cette œuvre valorisant la résistance de femmes admirables.
Au XIX°, dans la littérature de vampires, à l’instar de Dracula (1897) de Bram Stoker, les vampires s’introduisent dans la chambre des femmes. Ils les affaiblissent et les plongent dans le sommeil en leur infligeant des morsures mortelles.
Au XX° siècle, l’érotisme reste mais le consentement est questionné. Dans une scène de L’Amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence (1928), l’héroïne endormie ou somnolente est approchée par son amant Mellors. La Belle Endormie de Yasunari Kawabata (1961) présente un vieil homme qui visite une maison où il peut passer la nuit avec des jeunes filles endormies, rendues inconscientes. Il ne les touche pas, mais leur présence vulnérable crée une atmosphère érotique troublante. En 2000, Léonore, toujours de Yves Simon (2000) met en scène une femme violée dans son sommeil par un homme qu’elle considérait comme un ami. L’acte est vécu comme une trahison profonde, avec le déni de l’un et la culpabilité de l’autre.
Le désir pour la femme morte ou endormie est un fantasme sexuel de toute puissance masculine qui a fasciné les auteurs comme les peintres : Bonnard, Picasso … Aujourd’hui, le phénomène de viol par soumission chimique se révèle une pratique qui touche autant les jeunes femmes dans les boites de nuit que les mères de famille dans leur propre lit, les soirées de stars hollywoodiennes comme celles de certains députés français.
Si ces images font partie de notre culture, il convient de les relire avec un nouveau regard, de déconstruire les lectures empreintes de male gaze et de s’appuyer sur des contre-exemples pour mieux éduquer au consentement.
À l’ère de #MeToo, de nombreuses femmes montrent que le temps des victimes silencieuses est dépassé, grâce au courage de certaines, telle Gisèle Pelicot. La levée du huit clos dans ce procès est essentielle pour faire face au déni des accusés ou de ceux comme le maire de Mazan osant déclarer, qu’il n’y a pas mort d’homme.
De même, la députée Sandrine Josso a rendu publique sa plainte et a demandé la création d’une commission sur la soumission chimique, affirmant que la honte doit changer de camp. La militante antisexiste Noémie Renard appelait en 2021 à En finir avec la culture du viol. Que pouvons nous faire, du côté culturel, pour soutenir ces actions courageuses ?
Une première possibilité consiste à relire nos classiques, comme y invite Jennifer Tamas, dans Au Non des femmes (2023), en adoptant le point de vue des héroïnes aussi. L’enseignement de la mythologie fait partie de notre éducation. Murielle Szac, autrice du Feuilleton d’Hermès, très utilisé en classes de primaire ou collège, explique dans L’Odyssée des déesses (2023), qu’interpelée sur la faible présence des déesses dans son œuvre, elle a écrit Le feuilleton d’Artemios. Elle y démontre que de Héra à Médée, femmes trompées, trahies, salies, les blessées de l’amour ne se soumettent pas, comme voudraient le faire croire certains, mais au contraire, résistent.
Lire des contes est un moment d’échange privilégié avec les enfants, c’est un moment propice pour les éduquer au consentement. Les enseignants ont pour rôle de replacer les œuvres dans leur contexte de production, mais aussi d’évoquer les problèmes contemporains que pose leur lecture. Il faut cesser de lire comme des scènes de séduction galante des textes qui mettent en scène une femme droguée ou endormie. Dans Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1782), Valmont entre en rusant dans la chambre où Cécile Volanges dort. Il la réveille mais l’empêche de crier, de sonner. Il ne la séduit pas, il la viole.
Certaines femmes invitent aussi à cesser de célébrer des baisers sans consentement. En 2017, une mère anglaise a dénoncé le baiser de la Belle au bois dormant et suscité le débat. En 2021, C’est le baiser de Blanche Neige qui a été la source d’une polémique aux USA lors de la rénovation d’une attraction de Disney mettant en valeur l’héroïne embrassée dans son cercueil.
Cela ne signifie pas qu’il faudrait censurer ces œuvres, mais plutôt les relire avec un regard critique comme Lou Lubie dans le roman graphique. Et à la fin ils meurent : la sale vérité des contes de fées (2021) et ouvrir la discussion sur ces comportements, comme le font Amnesty International et le média Simone.
Lire plus de textes d’autrices permet de s’ouvrir au regard féminin, au feminist gaze défendu par la chercheuse Azélie Fayolle : Nous voulons toujours lire nos vieux livres, et voir nos vieux films, mais nous ne voulons plus le faire avec les yeux des générations qui nous ont précédées, nous sommes de notre temps.
Les autrices se sont illustrées dans l’écriture de contes, telles M.C. d’Aulnoy, avec les volumes du Cabinet des fées ou M.J. Lhéritier. Comparer leurs versions et celles d’écrivains met en valeur l’agentivité de leurs héroïnes. Belle, dans La Belle et la bête, est une héroïne forte imaginée par Jeanne Marie Le Prince de Beaumont. À la Bête qui la séquestre et voudrait qu’elle lui cède, au bellâtre qui prétend la séduire, cette fille intelligente, lectrice assidue, dit non, et prend le temps de sa décision.
Les effets dévastateurs du viol sur les victimes ont été décrits par de nombreuses autrices : Marguerite de Navarre, (L’Heptameron,1559), George Sand, Marguerite Duras, Annie Ernaux, jusqu’au Baise moi de Virginie Despentes (1994). Elles racontent la sidération, suivie d’un traumatisme et d’un long sommeil léthargique de la victime.
Face au courage de celles qui se battent pour l’éveil des consciences, n’oublions pas que la littérature est là pour nous aider à réfléchir et sortir les femmes de siècles de silence et sommeil.
Sandrine Aragon The conversation.fr 13 10 2024
Comparaissent devant la cour criminelle d’Avignon 51 hommes de la région – 18 sont détenus, 32 sont libres, le 51° est en fuite, sous mandat d’arrêt – et celui qui est leur lien : Dominique Pélicot, (lui aussi absent car malade : il fera juste une apparition le premier jour, puis sera absent jusqu’au 17 septembre), retraité de 72 ans, qui les a recruté sur Coco.fr pour venir violer sa femme Gisèle, 72 ans, (divorcée depuis le 2 août 2024, elle porte son nom de jeune fille depuis novembre 2020) dans leur maison de Mazan, près de Carpentras de juillet 2011 à octobre 2020, sa femme qu’il endormait au préalable le plus souvent avec du Temesta. Pendant les viols, Dominique Pélicot photographiait et filmait la scène. 65 hommes ont été recensés dans les archives informatiques du mari, et téléphones portables, mais onze suspects n’ont pas pu être identifiés, deux sont morts avant leur arrestation et un autre s’est carapaté au Maroc. On entendra, venant des familles des accusés un après tout, c’est sa femme, il fait ce qu’il veut avec, et Guillaume de Palma, un des avocats des accusés dire : attention, il y a viol et viol ! [ ! ! !] Gisèle Pélicot, faisant montre d’un sacré cran, exigera que le procès soit public, et la demande de huis clos par le ministère public sera rejetée. Très vite, le retentissement de ce procès passera les frontières de la France et l’on verra venir des journalistes du monde entier.
L’affaire, sur le plan juridique avait commencé le 2 novembre 2020, quand des policiers de Carpentras, alertés en septembre 2020 par un vigile de supermarché qui avait vu Dominique Pélicot filmer sous les jupes des filles,apprennent à Gisèle Pélicot qu’elle est violée depuis des années par des hommes recrutés par son mari sur Internet [2].
Il faut tout de même se pincer pour accepter que ces viols aient pu être perpétrés pendant 9 ans sur une femme qui pendant toutes ces années n’aurait jamais ressenti aucun malaise à la suite de l’ingestion de Temesta et à la suite de ces viols : Anne Martinat Sainte-Beuve, experte médicale, souligne que Mme Pélicot a quand même contracté quatre maladies sexuellement transmissibles, et même si les scanners n’ont rien mis en évidence cela aurait dû interroger et en premier lieu Gisèle Pélicot, qui avait une vie tellement bien rangée ! Une MST, cela ne s’attrape pas tout seul, il faut être au moins deux. Le procès, documenté par 31 tomes, devrait durer jusqu’au 20 décembre. Sur ses cinq enfants, trois enfants sont présents lors de cette première journée ; Caroline ne tiendra que 20 minutes, elle qui avait écrit en 2022 Et j’ai cessé de t’appeler papa., chez J.C. Lattès.
Le procès des viols de Mazan nous révèle aussi que personne n’a pensé durant toutes ces années à faire des analyses pour relever l’existence d’une substance détournée dans le sang de la victime.
Véronique Guillotin. sénatrice
Mais il est vrai qu’un patient n’est pas un suspect et qu’un médecin n’est ni juge, ni policier et que les questions qu’il pose ont des limites plus vite atteintes que celle qu’ont les policiers vis à vis d’un suspect.
Dominique Pélicot sera condamné en décembre 2024 à 20 ans de prison ; ses comparses à des peines de prison plus courtes.
[1] Il faut dire ce qu’il en est, des choix qu’a fait Cyrena Samba-Mayela, née en 2002 à Champigny-sur-Marne de parents d’origine congolaise (Congo Brazzaville) pour en arriver là, tranquille dénonciation des méthodes d’entrainement au sein de l’athlétisme français :
Je me disais il va te rester quelques mois, t’as pas tout tenté. J’étais à 12’65. Je me suis demandé comment aller chercher cette médaille et je me suis dit : va chez ceux qui l’ont déjà fait. Je voulais m’assurer que toutes mes décisions soient pragmatiques.
En octobre 2023, elle décide donc de tenter le tout pour le tout et change radicalement de vie : J’ai tout lâché, j’ai laissé ma famille, mes amis. Je me suis dit on donne tout, on va la faire à l’américaine. Je ne savais pas dans quoi je me lançais exactement, mais j’étais prête à tout pour réussir. Elle se sépare de son entraîneur Teddy Tamgho, direction Orlando en Floride. Je suis allée avec le coach de la portoricaine qui a gagné les Jeux sur cette discipline à Tokyo et je me suis dit que s’il l’avait fait pour elle, il n’y avait pas de raison pour qu’il ne le fasse pas pour moi.
Dans le groupe de l’entraîneur irlandais John Coghlan, elle retrouve justement Jasmine Camacho-Quinn, une coéquipière de luxe. Travailler aux côtés de personnes qui l’ont déjà fait – comme elle -, c’était pouvoir me confronter à eux, voir toutes leurs méthodes et avoir un exemple devant moi.
À l’inverse de l’Insep, on s’entraînait juste sur une plaine d’herbe et des côtes. Mais ce qui l’a le plus frappé est l’état d’esprit différent et le volume de travail : On arrive et on assume directement nos grosses ambitions. Je n’avais pas l’habitude de travailler autant, on court énormément.
Début juin, elle remporte les championnats d’Europe en s’imposant en 12’31, signant un nouveau record de France. Avant, donc, de confirmer aux JO à Paris, échouant à seulement un petit centième du Graal (12’34).
Si elle a permis à l’athlétisme français d’éviter le zéro pointé, le bilan de la Fédération reste particulièrement mauvais. D’autant plus qu’elle n’est pas la seule à s’être exilée aux États-Unis pour franchir un nouveau palier. Méba-Michaël, qui a rejoint le groupe de Noha Lyles, a regretté jeudi sur RMC que la France ne propose pas un tel accompagnement et mette même parfois des bâtons dans les roues de ses athlètes. J’ai décidé de prendre les rênes et d’avancer. Sans ça, je ne pense pas que je serais allé aux JO, a expliqué le Français, membre du relais qui a terminé sixième du 4 x 100 mètres et qui avait dû lancer une cagnotte Leetchi.
L’Équipe. RMC Sport
Léon Marchand, lui aussi, s’entraîne aux États-Unis, ayant adopté la même méthode – prendre comme entraîneur celui qui a fait naître les meilleurs champions.
[2] Rien qu’une amende, mais après tout, dès 1993, Alain Souchon n’avait jamais eu affaire aux policiers pas plus qu’aux juges quand il chantait Voir sous les jupes des filles, – et c’est bien humain ma foi ; si l’on veut que la vie se perpétue, on est plus sûr du résultat quand le désir est dans les parages – pas plus que Serge et Charlotte Gainsbourg avec leur Lemon Incest dès 1984, et encore le Gabriel Matznef, qui osait se dire philosophe : celui-là ne droguait pas ses victimes, il les prenait jeunes, c’est à dire immatures, fragiles. Alors, deux poids, deux mesures ? Juridiquement où se trouve la séparation entre ce qui est dit et ce qui est fait ?
Rétines et pupilles
Les garçons ont les yeux qui brillent
Pour un jeu de dupes
Voir sous les jupes des filles
Et la vie toute entière
Absorbés par cette affaire
Par ce jeu de dupes
Voir sous les jupes des filles
Elles, très fières
Sur leurs escabeaux en l’air
Regard méprisant et laissant le vent tout faire
Elles, dans l’suave
La faiblesse des hommes, elles savent
Que la seule chose qui tourne sur terre
C’est leurs robes légères
On en fait beaucoup
Se pencher, tordre son cou
Pour voir l’infortune
À quoi nos vies se résument
Pour voir tout l’orgueil
Toutes les guerres avec les deuils
La mort, la beauté
Les chansons d’été
Les rêves
Si parfois, ça les gène et qu’elles veulent pas
Qu’on regarde leurs guiboles, les garçons s’affolent de ça
Alors faut qu’ça tombe
Les hommes ou bien les palombes
Les bières, les khmers rouges
Le moindre chevreuil qui bouge
Fanfare bleu blanc rage
Verres de rouge et vert de rage
L’honneur des milices
Tu seras un homme, mon fils
Elles, pas fières
Sur leurs escabeaux en l’air
Regard implorant, et ne comprenant pas tout
Elles, dans l’grave
La faiblesse des hommes, elles savent
Que la seule chose qui tourne sur Terre
C’est leurs robes légères
Rétines et pupilles
Les garçons ont les yeux qui brillent
Pour un jeu de dupes
Voir sous les jupes des filles
Et la vie toute entière (toute entière)
Absorbés par cette affaire
Par ce jeu de dupes
Voir sous les jupes des filles
[3] En 2024, les retraites représentent 25 % des dépenses publiques en France, la Santé et l’invalidité un peu plus de 20 %. Le vieillissement absorbe une part croissante des ressources aux dépens de l’investissement : depuis 1958, 34 % de l’augmentation de la dette publique est lié au retraites. Les retraités étaient 5 millions en 1981, 17 en 2024 et seront 23 millions en 2050. Mais chut, on a surtout pas le droit de dire qu’il y a trop de vieux, car on va vous taxer tout de suite d’eugénisme, de malthusianisme ; donc gardons les yeux à moitié, sinon complètement, fermés, et si vous voulez appeler un chat un chat, éloignez-vous, s’il vous plaît. 16 % des jeunes de moins de 18 ans, et 20 % de la tranche 18-29 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté. La TVA (que tout le monde paie) et les taxes sur les produits pétroliers représentent 31.4 % des recettes de l’Etat ; l’impôt sur le revenu, 25.3 %.
[4] Déficit… qui n’est que la somme de nos lâchetés, dira Alain Minc en décembre 2024. Trois quatre ans plus tôt, on pouvait entendre des Anglais dire J’ai honte … honte de la nature de la campagne sur le Brexit. Alain Minc lui aussi parlera de la honte qu’il ressent aujourd’hui à parler de la situation de la France aux nombreux étrangers qu’il rencontre. La honte se répand.
[5] Le 1° juillet 987, Hugues Capet avait été élu roi par ses pairs. À l’un d’eux qui contestait sa légitimité, il lança : Qui t’a fait comte ? Lequel comte lui renvoya la flèche avec un Qui t’a fait roi ? En 2017, sans les voix des électeurs Modem, le parti présidé par François Bayrou, Emmanuel Macron n’aurait pas pu être élu à la présidence de la République.
Mais pour une colère à l’Élysée, ce n’est pas une première : ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé avait débarqué en juin 2011 dans son bureau pour lui dire sa colère d’avoir organisé en douce, sans lui en parler, une mission de bons offices en Lybie remplie par Bernard Henri Lévy, qui n’avait rigoureusement aucun titre pour cela, sinon son immense culot.
[6] Si l’on peut se féliciter de la bonne entente entre l’archevêché de Paris et le palais de l’Elysée, il n’en avait pas été du tout de même lors du Te Deum d’août 1944 : le général de Gaulle avait catégoriquement refusé au cardinal Suhard d’y paraître : ses sympathies envers le Maréchal Pétain avaient été beaucoup trop manifestes tout au long de l’Occupation.