8 septembre 2023 au 22 mars 2024. La terre tremble au Maroc. Attaque terroriste du 7 octobre 2023. « Gérard (Depardieu), ferme ta gueule ». 15254
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Publié par (l.peltier) le 16 août 2008 En savoir plus

8 09 2023

La terre tremble au Maroc à Al Haouz, au sud-ouest de Marrakech, avec une amplitude de 6,8 à 6,9, la plus grande qu’ait jamais connu le pays. L’épicentre est à 31°06’36 » nord,  8°26’24 » ouest, à une profondeur entre 12 km et 24 km. Il y aura 2 681 morts, dont 1 184 dans la seule province d’Al-Haouz, 2 475 blessés, 60 000 maisons partiellement détruites selon un bilan officiel publié fin septembre. L’approche de l’hiver, de 1 500 à 2 000 mètres d’altitude aggrave l’urgence. Le roi est seul habilité à autoriser les pays étrangers à porter secours : quatre jours après le séisme, la France n’en faisait toujours pas partie [1]: la priorité étant aux bonnes relations avec l’Algérie, la France a refusé de soutenir le Maroc dans sa volonté de mettre dans son escarcelle le Sahara Occidental. Il peut arriver que le revers ait un avers : ainsi, dans cette région où l’on avait constaté le tarissement de nombreuses sources ces dernières années, on en verra une quarantaine se remettre à couler, et parfois avec abondance comme près du douar Toug El Khaïr, mais, comme disait la maman de Napoléon pourvou que ça dure.  Et le malheur parfois rapproche, ainsi en témoigne le message de soutien de l’Algérie au Maroc, parlant de peuple frère, et ces deux seuls mots représentent un progrès très significatif. La plupart des 2.6 millions de sinistrés s’apprêteront à passer un second hiver 2024-2025 sous la tente, faute d’avoir pu reconstruire leur maison ou en construire une nouvelle. Une aide mensuelle de 2 500 dirhams – 230 € – sera accordée à quelques 63 000 familles. Bien des zones sinistrées resteront sans eau potable et sans électricité pendant plusieurs mois. Les autorités assureront avoir déblayé 43 000 logements et en recenseront 60 000 à reconstruire. Les allocations versées varient de 7 400 à 13 000 € selon qu’il s’agit d’une simple réhabilitation ou d’une reconstruction totale.

Selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), 169 communes au total sont sinistrées dans une zone qui abrite 2,6 millions d’habitants. Et qui est aussi l’une des plus vulnérables du royaume, avec un taux de pauvreté à peu près deux fois supérieur au taux national, selon un rapport paru le 8 novembre.

Séisme au Maroc: 2862 morts dans la catastrophe, selon un nouveau bilan

 

En France, l’enseignement des constructions antisismiques n’est pas au programme. Les architectes qui y sont formés l’ont fait au cours de leur carrière, et des occasions qui se présentaient.

10 09 2023

Gabriel Attal, a interdit à l’école le port de l’alaya, cette robe longue que portent souvent les musulmanes. Certaines plumes osent demander aux premières intéressées d’arrêter de cracher dans la soupe.

La portez-vous encore, comme ces 67 élèves qui ont refusé d’obéir au ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal ? Ou bien, comme 298 autres, vous êtes-vous soumise à la règle de la laïcité confirmée par le Conseil d’État et avez-vous en râlant, retiré vote alaya ?  Il est vrai que la France est un pays singulier, le dernier sans doute à bannir des établissements publics des signes religieux habituels en Angleterre ou aux États-Unis. Et pourtant, cette patrie qu’il vous arrive de détester est l’une des dix, sur 330 dans le monde, vers lesquelles affluent, en quête de travail, de soins et d’école, mais surtout de liberté, des centaines de milliers de migrants. Pourquoi ne choisissent-ils pas plutôt la Russie ou la riche Arabie saoudite ? Et pourquoi, hébergés par la Turquie, pays musulman où l’épouse du président porte un foulard et se tait, rêvent-ils de rejoindre l’Union européenne ?  Pourquoi ce désir fou continue-t-il à pousser tant d’Algériens à émigrer vers l’ancienne puissance coloniale. Plus de 60 ans après la déclaration d’indépendance de leur pays si riche en pétrole et en gaz et alors que le président Abdelmadjid Tenine, invité à Moscou a rétabli, pour faire plaisir à Vladimir Poutine le couplet anti-français de l’hymne national : O France, voici venu le jour où il te faudra rendre des comptes ! près de 200 000 algériens se sont encore portés candidats cette année pour rejoindre des amis ou parents dont le nombre, dans l’Hexagone, dépasser déjà 5 millions.

Mais pourquoi , me direz-vous, parler de l’Algérie ? Je suis Française ! Assurément. C’est même là ce qui explique votre insolence. La France en a fait des râleurs ! me lançait il y a quelques années le président algérien Abdelaziz Bouteflika (décédé il y a deux ans), agacé par les cris de ses compatriotes Des visas ! des visas ! scandés à Alger vers Nicolas Sarkozy.

Au fait, connaissez-vous bien l’histoire de notre pays ? Alors que 51 % des Français se déclarent désormais laïcs ? Elle explique leur méfiance à l’égard des religions. Longtemps sous la royauté, la France fut fille aînée de l’Église. Puis, la Révolution passée, elle s’opposa au retour du pouvoir des prêtres : en votant en 1905, une loi de séparation de l’Église et de l’État si sévère que les Jésuites se virent interdire d’enseigner et que leurs élèves tels l’adolescent Charles de Gaulle, furent contraints, pour suivre leurs cours, de les rejoindre en Belgique, dans des pensionnats où l’eau gelait dans les lavabos. J’ignore si vous seriez prête à un tel sacrifice.

Mais j’aimerais partager avec vous quelques souvenirs récents. Depuis la mise à mort, le 7 janvier 2015 de douze journalistes de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, grand défenseur de nos libertés, à commencer par celle de rire, depuis l’exécution à la mitraillette, dix mois plus tard, de 90 spectateurs venus au Bataclan applaudir un concert, les attentats islamistes ont fait, dans notre pays 271 morts et 1 200 blessés. Parmi les victimes figurait, notamment sur la promenades des Anglais à Nice, plusieurs enfants de familles musulmanes. Je ne peux pas croire que, par respect pour ces morts et pour leurs proches en deuil, vous ne renoncerez pas à porter un vêtement conforme aux souhaits des tueurs. J’espère même que la résistante que vous êtes souhaitera braver, fut-ce à distance, ces mollahs d’Afghanistan qui interdisent aux filles d’aller à l’école.

Christine Clerc. Le Midi Libre 10 09 2023

En Amérique, on dit cela en cinq mots : Love it, or leave it.

11 09 2023

Daniel, une tempête d’eau s’abat sur l’est de la Lybie, provoquant l’effondrement de deux barrages ; cela avait commencé, dans une moindre mesure, avec la Turquie, la Grèce et la Bulgarie. Au moins 11 300 morts à Derna, 10 000 disparus. L’ouvrage d’Abou Mansour, situé à 14 km de la ville, mesurait 74 m de haut et pouvait contenir jusqu’à 22,5 millions de m³ d’eau, tandis que celui de Derna, également connu sous le nom de Belad, situé dans la ville, pouvait contenir 1,5 million de m³ d’eau. Construits avec de l’argile, des roches et de la terre, ces barrages étaient destinés à protéger Derna des crues soudaines, qui ne sont pas rares dans la région, et à irriguer les cultures en aval.

En haut le barrage situé dans la ville de Derna, le 2 septembre 2023, puis, en bas, le 12 septembre 2023, quelques heures après le passage de la tempête Daniel. HANDOUT / AFP

Les barrages d’Al-Bilad et de Sidi Boumandour étaient entrés en service en 1986 pour contrôler justement les crues du fleuve. Etaient-ils mal entretenus ? Ou sous-dimensionnés pour faire face à un événement climatique jugé alors improbable ? Les deux ouvrages avaient été construits en réaction à de précédentes crues torrentielles. L’une d’elles, en 1959, avait fait des centaines de mort. Le bassin-versant du Wadi Derna, qui débouche directement sur la ville, a reçu en un jour entre deux et trois fois plus de quantités de pluie que cette année-là.

Nissim Gastelli Le Monde du 14 09 2023

En 2021, un rapport d’une agence d’audit publique a indiqué que les deux barrages n’avaient pas été entretenus malgré l’allocation de plus de 2 millions $ (1,9 million €) en 2012 et 2013. L’audit pointe la responsabilité du ministère des travaux publics et des ressources naturelles pour n’avoir pas confié les travaux d’entretien et de reprise de structure à une entreprise. En 2007, c’est le turc Arsel Construction Company Ltd qui avait été chargé d’assurer la maintenance des deux ouvrages et d’en construire un troisième entre les deux. L’entreprise indique sur son site Internet avoir achevé ses travaux en novembre 2012. Mais, d’après des images satellites récentes, aucun troisième barrage n’a jamais été construit. Arsel n’a pas répondu aux sollicitations par mail d’Associated Press (AP).

L’entreprise turque faisait partie des dizaines de sociétés turques qui avaient des projets d’une valeur de plus de 15 milliards $ en Libye avant le soulèvement de 2011. Nombre d’entre elles avaient fui le chaos libyen avant de revenir ces deux dernières années, notamment lorsque le gouvernement turc est intervenu pour aider Tripoli à repousser une attaque des forces du général Haftar en 2019.

Le Monde et Associated Press. le 19 09 2023

14 09 2023

À Copenhague, on inaugure en grande pompe le premier porte-conteneurs Laura-Maersk de l’armateur danois Roller-Maersk propulsé au méthanol vert. Avec une capacité de 32 000 tonnes – soit 2 100 conteneurs, 172 mètres de long, 32 de large, il n’a que le dixième de la taille des plus gros. Ce carburant coûte au moins deux fois plus cher que le fioul classique utilisé par la très grande majorité des navires, mais ses avantages écologiques sont évidents, et il est à l’abri des taxations à venir pour les navires qui continueront à naviguer au fioul. Obtenu en combinant de l’hydrogène vert, généré par électrolyse à partir d’électricité solaire, et du dioxyde de carbone émanant d’une usine de biogaz, ce carburant de synthèse permettra de réduire jusqu’à 95 % les émissions de gaz à effet de serre, comparé au fioul traditionnel. La difficulté de ce marche actuel tient à ce qu’il y a peu de fournisseurs et ceux-là produisent en petite quantité. Pour ce seul petit navire Maersk a du avoir recours à trois fournisseurs.

2 10 2023

Enfin une bonne nouvelle dans ce monde mené avec autant de cupidité que de lâcheté : le docteur Denis Mukwege, 68 ans, prix Sakharov en 2014, prix Nobel de la Paix en 2018, originaire de Bukavu, dans l’est du pays, se porte candidat à l’élection présidentielle de la république démocratique du Congo (Kinshasa), – 100 millions d’habitants – en décembre 2023. Encore faut-il qu’il y arrive vivant, puis qu’ensuite il le reste. Nul mieux que lui ne se définit par le titre du roman de Maylis de Kerangal : Réparer le vivant. Mais ne commettons pas d’erreur d’optique : si le docteur Denis Mukwege est reconnu à l’internationale ce n’est pas le cas dans son pays où sa popularité ne dépasse guère sa région natale, celle de Bukavu où il a réparé d’innombrables femmes violées. Dans l’ouest du pays, là où se trouve la majorité de la population, il n’est pas particulièrement connu. Donc, l’affaire n’est pas gagnée d’avance. Ce que confirmeront les premiers résultats : près de 5 millions de voix pour Tshisekedie, le président sortant, un peu plus de 7 000 pour Mukwege ! ! ! Que peut être dur parfois le retour au réel ! Et le guerre au Kivu va se poursuivre, sur fond d’accaparement du coltane, si précieux pour l’Occident : on parle de 6 millions de morts depuis 2001 ! Qui en parle ?

Le gynécologue congolais Denis Mukwege, lors de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle, à Kinshasa, le 2 octobre 2023.

7 10 2023

La terre tremble en Afghanistan, avec une magnitude de 6.3,  à 30 km au nord-ouest d’Herat, dans l’ouest du pays : plus de 2 000 morts. Et une nouvelle secousse, de même amplitude, à Hérat, le 14 octobre.

Le Hamas palestinien déclenche une attaque terroriste de grande ampleur sur le territoire d’Israël où l’on fête les cinquante ans de la guerre du Kippour, on arrive aussi à la fin de la fête de Soukkot, avec pour point d’orgue la célébration de Simhat Torah. Le Mossad avait eu connaissance de mouvements de miliciens importants dans la bande de Gaza les jours précédents, mais jusqu’au bout ils auront voulu croire qu’il ne s’agissait que de manœuvres. Ils avaient même eu en main un document du Hamas, baptisé Jéricho wall qui faisait état d’un barrage de roquettes, de drones détruisant des caméras de sécurités, de systèmes de défenses automatisés et de combattants venus en parapente, en voiture et à pied. Tous ces éléments ressemblaient énormément à l’attaque du 7 octobre, sauf que la date n’y figurait pas.

Les Palestiniens ont retenu les propos souvent repris par rabbins et ministres israéliens : Les Palestiniens sont des cafards qu’il faut écraser. De plus en plus pauvres, de plus en plus étouffés, de plus en plus éloignés d’un Fatah inopérant, Yahya Sinouar, chef du Hamas à Gaza, et qui, après l’élimination d’Ismaïl Haniyeh, restera le seul chef du Hamas, jusqu’au 17 octobre 2024 où une frappe israélienne le tuera. (Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas en exil au Qatar sera tué lors d’une frappe aérienne le 30 juillet 2024 à Téhéran le même jour où un avion de chasse israélien tuait à Beyrouth Fouad Chokr, un des plus hauts cadres militaire du Hezbollah au Liban [2]. Après avoir rassemblé ses hommes pour des manœuvres as usual, il les prévient au dernier moment que cette fois-ci, ce ne sont plus des manœuvres, mais bien la guerre Il dispose d’une quantité d’hommes infiltrés au sein d’Israël qui massacrent entre autres 364 participants de la soirée techno Tribe of Nova, à 4 km de la frontière, sans même en avoir eu l’information au préalable, le massacre s’étendant au kibboutz de Be’eri, voisin, avec une pluie de roquettes à laquelle répond bien sur Israël…

Au 1° novembre 2024, on comptera 47 000 morts coté Palestiniens, [3] dont 70 % d’enfants et de femmes, 90 000 blessés. 1 195 morts côté Israélien, dont 815 civils parmi lesquels 41 Français. 3 autres Français sont portés disparus, peut-être parmi les 250 otages du Hamas. 200 000 Français vivent en Israël. Mais certaines organisations internationales parlent de 180 000 morts côté Palestinien ! Le bombardement de l’hôpital Al Hali Arabi au centre de Gaza ne pourra être identifié, chacun l’attribuant à l’autre, mais aucun bord ne donne d’élément permettant une identification certaine. Saleh al-Arouri, n°2 du Hamas sera tué avec six antre cadres du Hamas par un drone israélien le 2 janvier à Beyrouth.  Il reste qu’on ne peut que dénoncer ce terrorisme aveugle de la part de gens qui ne savent envisager d’autre violence que celle de ce type, la plus lâche qui soit : aucune mépris, aucune humiliation ne justifient le massacre de centaines de civils. Les terroristes opèreront la kalach dans une main, le smartphone dans l’autre pour faire partager l’horreur sur Facebook, sur X, (ex Twitter) au monde entier, sans qu’aucun responsable n’exerce la moindre censure, au premier rang desquels Elon Musk. Fin février une distribution de vivres mal encadrée tournera au massacre : on relèvera plus de 110 morts, par bousculade, par tir à balles réelles venant des Israéliens… le bain de sang, l’horreur. Fin mars, l’armée israélienne s’apprêtera à exterminer les membres du Hamas se trouvant à Rafah, n’hésitant pas à organiser la famine d’un million et demi de Palestiniens venus là depuis le nord de la bande de Gaza sur ordre des Israéliens. Comportements génocidaires.

Ces drames génèrent souvent des colossales fortunes pour qui sait se placer au bon moment au bon endroit : il en va ainsi de l’égyptien Ibrahim El Argani qui rackette le passage de la frontière à Rafah en le facilitant pour ceux qui ont les moyens de payer. Ancien contrebandier, il est devenu chef des bédouins, à la tête d’une milice qui fait le sale boulot qui répugne à l’armée, à la tête d’énormes entreprises  – tourisme et bâtiment – proche du maréchal Sissi, le chef de l’État.

Contrairement à la lecture d’un texte qui sera analysé par le cortex préfrontal où se bâtissent nos raisonnements, la vue d’une image est traitée par la partie animale de notre cerveau. Une image forte, qui plus est violente, va générer spontanément une sorte de fascination morbide, mais également du dégoût et de la compassion pour la victime. Éventuellement aussi de la peur, si celle ou celui qui regarde ressent un risque pour lui-même.

Didier Courbet, chercheur à l’Université d’Aix-Marseille, dans Télérama N°3856 du 9 au 15 12 2023.

Il y a 2.4 millions d’habitants à Gaza pour 360 km², soit 6 000 habitants/km², le tout dépendant en quasi totalité d’Israël, qui contrôle l’énergie, les importations etc, etc.  Israël masse ses troupes à proximité de la frontière, et, quand ils entreront, les combats redoubleront de violence avec ces quelques 500 km de souterrains dont le Hamas a truffé ce minuscule territoire.

Les Palestiniens étaient jusqu’à présent financés largement par l’Europe, à hauteur de 1.7 milliard €/de 2021 à 2024. Le Hamas d’obédience sunnite est financé par le Qatar à raison de 30 millions $/mois, mais aussi par l’Iran – 100 millions $/an, loin des 800 millions $/an que reçoit de l’Iran le Hezbollah libanais, d’obédience chiite. Mais c’est environ 30 % du financement du Hezbollah qui provient de la diaspora libanaise d’Afrique francophone, sur fond de trafic mafieux en tous genres : drogue, diamants, pierres précieuses, voitures via un impôt/racket, la hawala  Quant à Israël, c’est 3.8 milliard $ qu’il reçoit chaque année des États-Unis.

Aujourd’hui le Hamas est un instrument dans les mains de l’Iran : il est le point le plus sophistiqué de ce que la république islamique appelle l’axe de la résistance qui va de Téhéran au Hezbollah en passant par Bagdad et les Alaouites de Syrie. Le Hamas, qui est un parti sunnite d’obédience Frères musulmans permet à l’Iran d’apparaître non plus comme une faction chiite minoritaire mais comme le défenseur par excellence de l’oumma [la communauté musulmane] au sens large contre ses ennemis.

[…] Pour la première fois dans l’Histoire, après l’Égypte puis la Jordanie, puis les quatre états signataires des accords d’Abraham, l’Arabie saoudite avait reçu officiellement deux ministres israéliens. En rétorsion, les Iraniens ont déclenché une opération préparée de très longue date. Ne reste plus à Téhéran qu’à attendre que le nombre de victimes civiles palestiniennes dépasse largement celui des Israéliens. L’Iran verra alors s’accomplir son objectif : apparaître comme le défenseur des Palestiniens écrasés par les sionistes. Il n’est pas anodin que les Iraniens aient pris l’initiative de contacter les Saoudiens. Pas anodin non plus que les États arabes, y compris ceux ayant pactisé avec Israël, soient obligés de faire des proclamations en soutien à la Palestine et aux lieux saints de l’Islam.

Gille Kepel. La Tribune dimanche. 15 octobre 2023

Il faut bien voir ce qu’est, au quotidien, la vie du soi-disant État palestinien de Cisjordanie : comment peut-on parler d’indépendance ? Les Français de la zone occupée de 1940 à 1944 devaient se sentir plus libres que les Palestiniens de Cisjordanie aujourd’hui.

Elle habite à plus de 80 km de Gaza, dans la ville de Ramallah en Cisjordanie, mais elle vit chaque heure qui passe avec les habitants de l’enclave bombardée. Nous avons tous perdu des êtres chers, explique Nour Odeh, analyste politique. L’atmosphère est très lourde à Ramallah, c’est un deuil permanant. Il y a un tel sentiment d’impuissance, d’autant plus que, depuis le 7 octobre, les Israéliens ont fermé aux Palestiniens les routes qui permettent d’entrer et de sortir de la ville. Nous sommes encore plus isolés qu’avant. Si la bande de Gaza est d’un seul tenant, la Cisjordanie est morcelée. Un archipel d’ilots palestiniens, reliés les uns aux autres par des routes contrôlées par les autorités israéliennes. Nous sommes dépendants de leur volonté de les ouvrir ou de les fermer, poursuit Nour Odeh. Cela donne l’impression d’être assiégé en permanence, car on n’a pas le contrôle de notre propre vie. Ce système s’immisce dans les moindres détails de notre quotidien. À l’épicerie, des produits peuvent manquer si la circulation a été fermée. Il faut planifier tous ses déplacements.

Cette fragmentation trouve son origine dans les accords d’Oslo, signés en 1993 entre Yasser Arafat, alors chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et Yitzhak Rabin, Premier ministre travailliste israélien. Salués à l’époque comme une avancée majeure pour la paix, ces accords de reconnaissance mutuelle étaient un pari sur l’avenir. Celui de la confiance et d’une solution à deux États, avec l’instauration progressive d’une souveraineté palestinienne sur la Palestine, dans les frontières fixées après la guerre de 1967.

En signant, l’OLP accepte la division de la Cisjordanie en trois zones. La zone A, régie par l’Autorité palestinienne, regroupe les grandes villes. Dans la zone B, les autres localités et les villages sont sous l’autorité palestinienne pour les questions civiles et sous le contrôle d’Israël pour tout ce qui concerne la sécurité. La zone C, la plus grande, comprenant 60 % du territoire, est entièrement sous contrôle israélien. Composée de terres agricoles et de réserves naturelles, de colonies et de routes, cette zone devait passer sous contrôle palestinien. Mais les extrémistes des deux camps et l’expansion des colonies, entre autres, ont miné les accords.

Oslo ne mentionnait pas la fin de la colonisation, explique Xavier Guignard, spécialiste de la Palestine au centre Noria Research. L’arrêt de la colonisation n’a d’ailleurs jamais été le programme d’un quelconque parti en Israël, de gauche ou de droite, voire d’extrême droite aujourd’hui. Résultat, le nombre de colons et d’implantations juives a explosé. En 1993, 266 000 Israéliens habitaient dans les territoires palestiniens occupés, dont la moitié à Jérusalem-Est. Aujourd’hui, 685 000 colons vivent dans 145 implantations en Cisjordanie, au milieu des 3,3 millions de Palestiniens. En violation du droit international et des résolutions de l’ONU.

Pour faciliter la circulation des colons, des routes et des tunnels de contournement sont imposés aux Palestiniens, divisant leur territoire. Comment peut-on parler d’une solution à deux États aujourd’hui ? C’est une chimère, totalement déconnectée des réalités sur place, affirme Inès Abdel Razek, responsable du plaidoyer de l’Institut palestinien pour la diplomatie publique (PIPD), établi à Ramallah. Répéter le mantra de la solution à deux États sans prendre aucune action pour mettre fin à la colonisation, l’occupation et l’apartheid, a de fait toujours empêché qu’un État palestinien voie le jour. Tout est contrôlé par Israël : l’accès au foncier, à l’eau, l’électricité, les cartes d’identité…

Vert, c’est la couleur des cartes d’identité des Palestiniens de Cisjordanie, qui ne peuvent se déplacer comme ils le veulent. Bleu, celle des Palestiniens de Jérusalem-Est, annexé par Israël en 1980. Une couleur magique qui permet d’accéder à tout Israël et ouvre des droits à la sécurité sociale israélienne.

La carte d’identité d’Ubaï Aboudeh, directeur du Centre de développement et de recherche Bisan, à Ramallah, est verte. Celle de son épouse, Hind, bleue. Vivre en dehors de Jérusalem-Est ferait perdre à Hind sa carte de résidente de la Ville sainte. Mais Ubaï n’a pas le droit d’y aller.

Ils vivent donc à Kufr Aqab, dans la banlieue de Jérusalem-Est. Un quartier hybride, surpeuplé, administré par Israël, installé du côté palestinien du mur de séparation érigé par les Israéliens. Pour la naissance de ses trois garçons, Khaled, 9 ans, et les jumeaux de 7 ans Ghassan et Basel, Hind est allée accoucher à Jérusalem-Est afin de leur permettre d’obtenir le permis de résidence. Avec sa carte verte, Ubaï est resté de l’autre côté du mur.

Ces différentes cartes, ces zones de Cisjordanie empêchent les familles de vivre une vie normale, explique le père de famille de 39 ans. L’Autorité palestinienne était censée nous mener vers la paix et la liberté, elle a fait l’inverse. Il y a deux ans, Ubaï Aboudeh a été arrêté vingt-quatre heures pour avoir défilé contre cette autorité corrompue, dirigée par un président de 88 ans qui refuse la tenue d’élections. Perçue comme une espèce d’auxiliaire d’Israël, contrainte par les accords d’Oslo, elle est devenue illégitime pour une large majorité de Palestiniens. Ce qui a entraîné un vide politique laissant la place à des groupes de jeunes armés, organisés ou spontanés, qui font la loi dans le nord de la Cisjordanie, comme à Jénine.

Aux abords des implantations, ce sont souvent des colons qui font le coup de feu et expulsent des villageois de leurs maisons, grignotant du terrain. Profitant de la guerre à Gaza, les attaques de colons contre des Palestiniens ont d’ailleurs explosé depuis le 7 octobre. On atteint un niveau record de violence, souffle Nour Odeh, l’analyste politique de Ramallah. Pendant qu’elle parle au téléphone, elle regarde par sa fenêtre. De chez moi, je vois une colonie, raconte-t-elle. La seule façon de sortir de cet enfer est d’évacuer les implantations. L’occupation est le principal frein à la relance d’un processus politique.

Médiatisation de l’attaque du Hamas contre Israël : « Il y a une ...

Samedi 7 octobre, à 8 h 30,

Palestiniens vivant en Israël contraints à partir dans la bande de Gaza.

Quelles sont les causes de l’imbroglio de l’aide humanitaire à Gaza ...

Quelques semaines plus tard, des Palestiniens fuient Rafah, en direction de Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza, le 11 mai.

13 10 2023

À Arras, dans l’enceinte du lycée Gambetta Mohammed Mongouchkov, 20 ans originaire d’Ingouchie, une petite république russe voisine de la Tchétchénie, poignarde mortellement Dominique Bernard, 57 ans, enseignant. Quelques jours plus tôt, il écrivait : Oh Français, peuple de lâcheté et de mécréants. J’étais dans vos écoles des années et des années […]. Vous m’avez appris ce qu’est la démocratie et les droits de l’homme, et vous m’avez poussé vers l’enfer.

Mohammed Mongouchkov, avait 11 ans et vivait à Rennes, où son père Iakub venait de se voir notifié le refus de la France de lui accorder le statut de réfugié politique. Lui sera expulsé, mais lui seul, et il ira en Arménie. La famille était en France depuis 2008. La police des frontières avait débarqué au foyer le 18 février 2014 pour les expulser. Ils étaient déjà sur la tarmac de l’aéroport Saint Jacques de Rennes, quand arriva l’ordre de surseoir à l’expulsion : l’administration avait cédé au tintamarre des associations de défense des réfugiés.

Honte aux belles âmes des associations de défense des réfugiés, responsables de l’annulation de l’expulsion, dangereux naïfs, honte au donneur de l’ordre à suspendre l’expulsion, coupable de lâcheté pour avoir cédé à la pression de la rue ! Honte aux sénateurs chez lesquels s’enlise en 2023 le projet de loi sur l’immigration, grâce auquel Mohammed aurait pu être expulsé, s’il avait été voté. Oui, c’est vous les responsables de la mort de Dominique Bernard.

23 10 2023

Les retards accumulés dans la mise au point d’Ariane 6 entraînent des défections : autrefois on parlait de passage à l’ennemi : 

L’Agence spatiale européenne (ESA) a pris une décision qui pourrait bien sauver son avenir spatial. Selon un article du Wall Street Journal paru le 23 octobre, l’ESA a signé un accord sans précédent avec SpaceX pour le lancement de ses satellites Galileo, rapporte La Tribune. Le contrat prévoit deux lancements en 2024, transportant chacun deux satellites, a détaillé Francisco-Javier Benedicto Ruiz, directeur de la Navigation à l’ESA.

Avant que ces satellites ne puissent être lancés dans l’espace par SpaceX, l’accord doit obtenir l’approbation finale de la Commission européenne et des États membres de l’Union européenne. Les responsables cités par le Wall Street Journal affirment que cette étape est cruciale, mais pour l’instant, ni l’ESA ni SpaceX n’ont souhaité commenter publiquement cette collaboration.

La décision de l’ESA de s’associer à SpaceX témoigne de la crise profonde des lanceurs spatiaux européens. Depuis février 2022, la fusée russe Soyouz ne peut plus être lancée depuis Kourou, en Guyane, en raison du conflit en Ukraine. La vénérable Ariane 5 a tiré sa révérence en juillet dernier (2023), et le lancement d’Ariane 6, son successeur, a pris du retard, ne devant être effectif qu’en 2024. L’Europe est aujourd’hui dans une situation difficile avec ses lanceurs, a admis Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA, soulignant que l’accès indépendant à l’espace est une priorité absolue pour l’Europe, rappellent nos confrères.

En comparaison, SpaceX brille par sa fréquence de lancements. En 2023, la société américaine a effectué 68 lancements de sa fusée Falcon 9, dont 10 en septembre. Pour 2024, Space X encore plus haut, avec un impressionnant objectif de 12 lancements par mois, soit 144 lancements spatiaux sur l’année. Cette collaboration entre l’ESA et SpaceX apparaît ainsi comme une bouée de sauvetage pour l’agence européenne et ses ambitions spatiales.

Capital

25 10 2023

L’ouragan Otis frappe la ville mexicaine de Acapulco, avec des pointes de vent à 260 km/h, sans que les prévisions météo aient pu annoncer quoi que ce soit.

2 11 2023

Sur l’ouest de la France, la tempête Ciaran envoie au tapis quantité d’arbres ; on dénombre 17 morts en Europe ; en France, 257 000 foyers sont privés d’électricité. Des vents à plus de 200 km/h !

7 11 2023

Si les promoteurs de l’Intelligence Artificielle voulaient nous  faire admirer leur merveilles, ils auraient du s’y prendre autrement, car dans ce cas, c’est plutôt la Connerie Naturelle qui a le dessus. Et le meilleur service actuellement que le pape François pourrait rendre à l’humanité serait de trainer ces connards devant les tribunaux italiens : les arguments qui plaident en sa faveur ne manquent pas.

le pape François habillé par Balenciaga.

C’est toute l’Afrique de l’Est – Somalie, Soudan, Ethiopie – qui meurt de soif : cela commence par le bétail et bientôt ce seront les enfants. Il y a des endroits où il n’est pas tombé une seule goutte d’eau depuis quatre ans.

10 11 2023

Premier vol du bombardier furtif B 21 – Northrop Grumman B-21 Raider -, à long rayon d’action à même de transporter des bombes thermonucléaires B 61. Les premiers appareils opérationnels sont prévues pour 2026/2027.

Vue de l'avion.

The B-21 Raider was unveiled to the public at a ceremony December 2, 2022 in Palmdale, Calif. Designed to operate in tomorrow’s high-end threat environment, the B-21 will play a critical role in ensuring America’s enduring airpower capability. (U.S. Air Force photo)

Anne Hidalgo mixe déplacement professionnel, complètement loupé à Tahiti et vacances privées, et tout le microcosme politique parisien de s’enflammer, tempêter, pour quelque 60 000 € litigieux, mais six ans plus tôt, quand elle avait affrété un avion pour aller à Lima se faire confirmer l’attribution à Paris des JO 2024, emmenant avec elle 320 personnes, aux frais de la princesse, hôtel de luxe, champagne et tutti quanti… Pour le principal, personne n’avait moufté… étrange dérive des ressentis. Ce déplacement à Lima avait couté 1.5 millions € contre 60 000 € à Tahiti … comprenne qui pourra… un vrai bal des faux culs.

16 11 2023

Après avoir à plusieurs reprises manifesté ses sympathies pour la Russie de Poutine – déplacement à Volgograd pour l’anniversaire de la bataille de Stalingrad, etc, etc, – Pierre de Gaulle, né en 1963, petit-fils  du Grand Charles, fils cadet de Philippe, déclare lors d’un interview à l’Agence Tass qu’il serait honoré de recevoir la nationalité russe si elle lui était proposée. Le simple énoncé de cette phrase prouve que le bonhomme a un sérieux pet au casque.

19 11 2023

Javier Milei est élu, et largement, président de la République d’Argentine.

Pourquoi un peuple, les Argentins, porte-t-il à la présidence du pays un homme, Javier Milei, qui promet de faire pire que tous ceux et celle [Cristina Kirchner, 2019-2023] qui l’ont précédé au pouvoir ? Pour y répondre, il faut faire un détour par l’histoire du pays qui, en près de quatre-vingts ans, a vu alterner le péronisme, les dictatures militaires et la social-démocratie, cumulant quarante ans pour le premier, vingt-quatre ans pour les secondes, quatorze ans pour la troisième.

Le péronisme est difficilement résumable. C’est une sorte de bonapartisme sud-américain, mélangeant promesse de justice sociale, protectionnisme économique, fierté nationale et incarnation du pouvoir dans la figure du chef. Gouvernant sur de longues périodes, il a structuré l’Etat-providence argentin en plaçant ses affidés dans les institutions, les syndicats, les collectivités territoriales. [La dette auprès du FMI a été soldée en 2006, mais reviendra par après. ndlr]

Au gré des tendances qui le composent – de l’extrême droite à l’extrême gauche –, il a gouverné en social-démocrate (Nestor Kirchner) ou en ultralibéral (Carlos Menem). Dans tous les cas, avec un clientélisme et un niveau de corruption qui font référence.

L’élection de Javier Milei, le 19 novembre, est l’expression massive (55,65 % des voix) d’un rejet du péronisme et de ses avatars néolibéraux, ayant plongé 40 % des 46 millions d’habitants dans la pauvreté et détruit les revenus avec 143 % d’inflation. L’analyse du vote montre que les 29,99 % de voix qui se sont portées sur lui au premier tour sont principalement celles des jeunes, qui n’ont pas connu la dictature et qui votaient pour la première fois. Ils ne s’émeuvent pas des propos révisionnistes de Javier Milei voulant, par exemple, supprimer la pension attribuée aux torturés, pour la donner à leurs tortionnaires à qui il rendra la liberté.

Depuis le retour à la démocratie en 1983, aucun gouvernement n’avait osé amoindrir la condamnation de la dictature. Lui veut stopper le travail de mémoire et de justice, et inverser les accusations, jusqu’à privatiser l’Ecole de mécanique de la marine, où, durant la dernière dictature, furent torturés et assassinés 5 000 prisonniers.

Il y a aussi la prime au machisme avec l’annonce de la suppression du ministère des femmes. Dans le pays le plus féministe d’Amérique du Sud ! Le pays qui fut le premier au monde à reconnaître le mariage homosexuel. Le pays où la lutte contre la dictature a d’abord été l’affaire des femmes, des mères et grands-mères de la place de Mai. Il faut aussi relever, au second tour, le soutien décisif de la droite néolibérale de l’ancien président Mauricio Macri, qui avait obtenu 23,81 % des voix au premier tour et sans qui Javier Milei serait resté limité au tiers des voix. Une partie des voix de la social-démocratie est également venue grossir le discours de haine et acter ainsi sa propre mort.

Le rejet du péronisme ne suffit pas à expliquer l’arrivée au pouvoir d’un homme sans autre projet que de détruire l’organisation politique de l’Etat. Jusqu’ici, en démocratie, l’élection a vu s’affronter des projets politiques comme autant de promesses de futurs. Projets contradictoires posant les termes du débat de société. Cette cartographie du monde politique est obsolète.

La libéralisation des échanges économiques et financiers, la poursuite effrénée de l’extractivisme, l’algorithmisation du monde entier ont périmé la vieille carte de lecture des États et des projets politiques pour structurer l’action publique, sans pour autant répondre à la question du futur dans le nouvel état du monde, sauf à pousser les camps traditionnels (gauche-droite) à offrir la même réponse – continuer avec les vieilles règles économiques –, ce qui est psychologiquement et politiquement déstabilisant.

Les peuples sont face à un chaos mondial sans réponse parce que ce chaos est illisible. Cela s’est manifesté avec Donald Trump et l’attaque du Capitole, avec Jair Bolsonaro et le sassage, à Brasilia, du palais présidentiel, de la Cour suprême et du Congrès. Ce qui est nouveau avec l’élection de Milei, c’est qu’elle représente les débordements de ce chaos, l’aveu de la non-lisibilité du monde. Tout aussi grave, Milei annonce que ce chaos est non réductible, non canalisable, et qu’il faut s’unir pour l’aggraver.

Il y a deux façons de réunir les gens : positivement sur un projet auquel on peut opposer un autre projet. Ou négativement en unissant sur la haine des autres. C’est le sens du glissement des mots d’ordre de campagne, du Que se vayan todos ! (qu’ils s’en aillent tous !  de 2001 au Que venga cualquiera ! (que vienne n’importe qui !) de 2023. Cela trahit un congédiement de la raison : quand on est pauvre, voter pour quelqu’un qui veut fermer les services publics, c’est voter pour être le premier à en pâtir. Voter pour exporter massivement la production agricole, c’est voter pour s’affamer. Voter pour la suppression de la banque centrale et le passage au dollar, c’est abandonner sa souveraineté.

Cette colère des urnes argentines ne parle pas de projet possible dans un monde chaotique. On est dans un processus de refus de prise en compte du réel pour le transformer. Une expression de l’impuissance à maîtriser une situation. Un vote sans autre espoir que de tout casser, ce n’est pas pour rien que le symbole de Milei est la tronçonneuse qu’il a brandie à longueur de campagne. Le vote pour Milei est un gigantesque lâcher-prise, un appétit de jouissance barbare. Dans La Psychologie de masse du fascisme, écrit entre 1930 et 1933, Wilhelm Reich souligne que le peuple n’a pas été trompé, à un moment donné il a désiré le fascisme. Une pulsion de mort collective.

Avec Javier Milei, le futur disparaît de la politique. Sa présidence proclame la fin de la promesse positive, la fin de la politique construite dans les contradictions plutôt que dans la guerre. Milei, c’est l’impossibilité de projets alternatifs, c’est la négation de la gauche horizontale, participative, écologique. Avec lui, le futur est réduit à une menace.

Dans la France cartésienne, il est difficile d’accepter des noyaux d’illisibilité dans la lecture du monde. Le en même temps des macronistes relève de cet aveuglement : l’incapacité à présenter un projet singulier en contradiction avec un autre. La façon coloniale de gérer le chaos, c’est ce en même temps, la façon du colonisé d’affronter le chaos, c’est fonçons, on va tous jouir du chaos. Pourtant, à l’image de la science qui intègre l’aléatoire dans ses raisonnements, la seule lecture rationnelle de l’illisible, c’est d’accepter un noyau d’illisibilité. Socialement, on a du mal à l’admettre, mais si on n’admet pas l’illisible, on augmente le chaos.

Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste franco-argentin, ancien résistant guévariste torturé par la junte militaire au pouvoir en Argentine dans les années 1970 ; Gilles Luneau, journaliste et essayiste. Le Monde du 21 12 2023

21 11 2023

L’arrivée, la nuit dernière à l’aéroport de Yaoundé, au Cameroun, de 331 200 doses du vaccin RTSS, premier vaccin antipaludique recommandé par l’OMS, marque le début des livraisons vers les pays qui n’avaient pas participé au programme pilote de vaccination, a indiqué l’organisation basée à Genève dans un communiqué. Cette livraison représente une étape historique vers la vaccination à plus grande échelle contre l’une des maladies les plus meurtrières chez les enfants africains, ajoute-t-elle.

Causé par un parasite transmis par certains types de moustiques, le paludisme reste un redoutable fléau à cause notamment d’une résistance croissante aux traitements. En 2021, 247 millions de cas ont été recensés dans le monde et 619 000 patients en sont morts. Cette maladie frappe surtout le continent africain, qui comptait en 2021 quelque 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès.

Selon Gavi, plusieurs pays en sont maintenant à l’étape finale de préparation pour l’introduction du vaccin antipaludique dans leurs programmes de vaccination de routine et les premières doses devraient être administrées au cours du premier trimestre 2024. Ce pourrait être un tournant décisif dans notre combat contre le paludisme, a commenté dans un communiqué la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, comparant l’introduction du vaccin à l’entrée sur le terrain du meilleur joueur.

Le Burkina Faso, le Liberia, le Niger et la Sierra Leone devraient recevoir 1,7 million de doses du vaccin RTS,S dans les semaines qui viennent. D’autres pays africains devraient également en recevoir dans les mois à venir. Ces livraisons marquent la fin de la phase pilote de la vaccination antipaludique, coordonnée par l’Organisation mondiale de la santé et financée par Gavi, le Fonds mondial et Unitaid. Les doses ont été données par GSK, le fabricant du vaccin RTS,S.

Dans ce cadre, le Ghana, le Kenya et le Malawi ont pu administrer depuis 2019 le vaccin dans certains districts, selon un schéma à quatre doses qui débute vers l’âge de 5 mois. Plus de 2 millions d’enfants ont été vaccinés dans ces trois pays africains, entraînant une baisse spectaculaire de la mortalité, selon Gavi, ainsi qu’une réduction substantielle des formes graves du paludisme et des hospitalisations.
L’OMS a récemment recommandé un second vaccin pour les enfants contre le paludisme, le R21, fabriqué par le Serum Institute of India (SII). Il fait encore l’objet d’un autre examen par l’OMS en vue de sa préqualification afin que l’Unicef et Gavi puissent l’utiliser dans leurs programmes.

Le Monde avec AFP

23 11 2023

Secousse de magnitude 3.1 dans la région de Naples.

De nombreuses données géophysiques et volcanologiques indiquent la présence, entre 8 et 10 km de profondeur d’une chambre magmatique horizontale s’étendant sur des centaines de km², commune au Vésuve et aux champs Phlégréens. D’après les mesures chimico-minéralogiques, la chambre semble être déjà différenciée, riche en gaz et prête à entrer en éruption, sachant qu’aucune prévision n’est fiable à court et moyen terme.

Giuseppe Mastrolorenzo, Institut national de géophysique et de volcanologie de Rome. Sciences et avenir n°923. Janvier 2024.

En Méditerranée occidentale, la mer Tyrrhénienne est un bassin où se produisent un volcanisme actif et des tremblements de terre puissants, quoique peu fréquents. Les côtes environnantes sont vulnérables aux tsunamis, aux glissements de terrain sous-marins, aux éruptions volcaniques et aux effondrements de flancs. Le tremblement de terre catastrophique de Messine, en 1908 et le tsunami qui l’ont suivi ont fait au moins 60 000 victimes. Le sud de ce bassin abrite également le plus grand volcan sous-marin de la Méditerranée et plus grand édifice volcanique actif d’Europe : le mont Marsili [à l’ouest de Cozensa et au nord des îles éoliennes]. D’une hauteur de 3 500 mètres, il culmine à 779 mètres de la surface de l’eau. Sa crête sommitale est aujourd’hui affectée par une activité hydrothermale généralisée. Les ruptures de volume extrême ont le potentiel de créer des tsunamis désastreux. Les simulations montrent que les vagues de tsunami atteindraient les îles éoliennes en dix minutes et les côtes de Calabre et de Sicile en vingt minutes.

Sylvie Rouat Sciences et Avenir n°923 Janvier 2024

27 11 2023

L’Ofast – Office anti-stupéfiants donne les chiffres : la drogue engendre 21 000 emplois plein-temps, qui font vivre 240 000 personnes générant un Chiffre d’Affaires de 3 milliards €/an. Aux États-Unis, le fentanyl se vend 400 000 $ le kilo, la pastille 10$ – certains en prennent 10/jour ; il est le premier responsable des 130 000 morts/an d’overdose à New-York !

30 11 2023

Un glaçon de plus d’un milliard de tonnes, 4 000 km², soit la moitié de la Corse, jusque là échoué sur le fond de la mer de Wrangel depuis plusieurs années, voit son fonds fondre, ce qui lui permet de se remettre en route, et roule ma poule. Ça, c’est bon pour refroidir l’océan et donc, l’atmosphère… toujours ça de gagné.

10 12 2023

En se rendant à l’investiture à la présidence de la République d’Argentine de Javier Milei, déjà vieux rocker au visage miné par l’alcool,  ultralibéral, Volodymyr Zelinsky, président de l’Ukraine en guerre contre la Russie, dans une dépendance capitale de l’armement fourni par les États-Unis et l’Europe, commet l’irréparable faute de stratégie politique, en ne se rendant pas compte combien il aggrave ainsi la baisse de la volonté d’aide militaire des États-Unis et de l’Europe en faveur de l’Ukraine. Cela s’appelle scier la branche sur laquelle on est assis et Volodymyr Zelinsky, et l’Ukraine avec, bien sur, vont le payer très cher. Dommage, vraiment dommage.

15 12 2023

Les élèves de Sciences Po Paris ont sans doute la tête bien pleine, mais certainement pas bien faite : Mathias Vicherat, leur directeur est en cours de séparation de sa compagne et cela se passe plutôt mal, – un portable jeté au sol dans le Lutétia – diable ! – jusqu’à se rendre au commissariat de police, où ils passent une nuit en garde à vue, mais ne portent plainte, pas plus l’un que l’autre ; une enquête préliminaire est tout de même ouverte. plutôt que de laisser cette affaire là d’où elle n’aurait jamais du sortir – la sphère privée – les étudiants demandent son départ, au motif d’exemplarité. Mais quelle confusion mentale ! il n’y a même pas eu de plainte. MAIS DE QUOI J’ME MÊLE  ! Que vient donc faire l’exemplarité dans la vie de la société française ? Où cela est-il écrit ? En fait, cela porte un nom, c’est l’ordre moral, et cela est odieux, haïssable. Donc, en droit, on peut encore dire : ceci ne vous regarde pas, mais en fait dans notre société du XXI° siècle, c’est interdit ! Et c’est ahurissant ! Il jettera l’éponge en mars 2024, en démissionnant.

On est aujourd’hui à des années-lumière – même si ça ne fait que 30 ans – du temps où François Mitterrand répondait aux journalistes qui l’interrogeaient sur l’existence de sa fille Mazarine, en clouant ainsi le bec : oui, et alors ? On respectait encore, à peu près dirons-nous, la vie privée.

Quand on veut rendre les hommes bons et sages, libres, modérés, généreux, on est amené fatalement à vouloir les tuer tous. 

Anatole France,  Les opinions de M. Jérôme Coignart.

En rappelant comme il l’a fait la présomption d’innocence, Emmanuel Macron a rappelé un principe qui est bafoué tous les jours par ces émissions de télévision qui essaient de transformer les propos en preuves d’acte. parce que c’est cela que complément d’enquêtes [France 2, sur Gérard Depardieu en décembre 2023] a fait. Le vrai sujet, c’est de savoir s’il appartient au service public de concurrencer les télévisions poubelles sur ce type de reportage. Je suis très en colère, parce que je considère que cette surenchère n’est pas digne du service public. Et pas digne de ce que faisait Benoît Duquesne quand il était à la tête de Complément d’enquête. Il doit se retourner dans sa tombe. Ce que cette émission a voulu mettre dans la tête de nos concitoyens, c’est que Gérard Depardieu était un violeur parce que c’est un gros dégueulasse. Non ! C’est un gros cochon, assurément, mais ça ne fait pas de lui un violeur. On peut, comme il l’a fait, tenir des propos extrêmement choquants et ne pas être coupable de viol. Ce que l’on reproche pénalement à Gérard Depardieu, ce ne sont pas des mots, ce sont des actes et des actes terribles : des viols, rien de moins. Est-ce que les propos tenus sont la preuve que les accusations qui sont portées contre lui sont exactes ? Bien sûr que non ! Ce qui choque dans ce reportage, ce n’est pas ce qu’il a fait, c’est ce qu’il a dit. On a le droit d’être un gros cochon dans sa tête, au même titre que l’on a le droit d’avoir des pensées racistes : ce que l’on a pas le droit de faire, c’est de les exprimer. C’est une différence majeure. Si quelqu’un veut tapisser son intérieur de photos de Hitler et de croix gammées, il en a le droit. Mais il n’a pas le droit d’aller dans la rue en disant vive Hitler et de se promener en arborant une croix gammée. Dans l’ordre le la sexualité, c’est exactement pareil : on n’a pas le droit de passer à l’acte, mais on a le droit de tenir des propos hors de la sphère publique. Là, les propos ont été rendus publics mais ils n’étaient pas destinés à l’être. Leur finalité n’était pas d’être diffusés.

Comme téléspectateur, quand j’ai entendu ce que dit Gérard Depardieu dans ce reportage, j’ai été heurté. Mais attention, il ne faut pas être hypocrite, je ne connais pas un homme de cette génération, la mienne qui, croyant faire de l’humour, n’a pas tenu ce type de propos en petit comité ou en aparté. Je ne dis pas que c’est honorable, mais je dis que c’est ainsi. La question que l’on doit se poser : est-ce le rôle de la télévision que de montrer cela ? Je ne crois pas. Autant c’est une bonne chose que le monde ait changé, autant l’activisme d’une poignée de militantes et militants prétendument féministes qui font leur beurre sur ce genre de choses conduit la société à des excès dans le sens inverse. Il y a désormais une police de la pensée. Sans compter que ces mêmes activistes sont incapables de condamner les abominables violences sexuelles qui ont été perpétrées par le Hamas le 7 octobre. Pour révoltants et inacceptables que soient les propos tenus par Gérard Depardieu, sont-ils plus graves que les viols de masse commis par des terroristes sur des femmes et des jeunes filles ? Il y a dans ce renversement quelque chose de terrifiant. Ce monde devient fou. Dans l’affaire Depardieu, il faut laisser la justice rendre la justice. Ce n’est pas aux chaines de télévision, et à celles du service public moins que n’importe quelles autres, d’ajouter de l’huile sur le feu. La doxa de l’époque a mis Gérard Depardieu dans une forme de prison. Il ne peut plus aller où que ce soit sans risquer de se faire menacer par des bandes de sauvages. De ce point de vue, les activistes ont gagné.

Les gens comme moi, c’est à dire les mâles blancs de plus de 50 ans aujourd’hui, regardés comme des vieux cons, sont devenus inaudibles. Cela ne veut pas dire que nous avons tort. Ce monde fait peur. Et pas seulement à des hommes comme moi. À des femmes aussi.

Alain Jakubowicz, avocat, ancien président de la Licra. La Tribune dimanche 24 12 2023

Gérard, ferme ta gueule

Anny Duperey

En France, le monde du cinéma va se fracturer entre partisans et adversaires de Depardieu : chez les Contre, – ou presque- : Sandrine Bonnaire, Isabelle Carré, Sophie Marceau, Marlène Jobert, Anny Duperey, Lambert Wilson. Chez les pour, en prenant le mot cinéma dans son acception la plus large, le président Emmanuel Macron (qui aurait mieux fait de se taire plutôt que de manifester son soutien à Gérard Depardieu, parfaite illustration de la confusion entre l’homme et l’acteur, qu’engendre le en même temps et en même temps) accompagné d’une ex de l’acteur : Fanny Ardent, 56 acteurs un manifeste où l’on peut lire : Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s’abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l’amalgame le plus complet et au mépris d’une présomption d’innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s’il n’était pas le géant du cinéma qu’il est… […] Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art qu’on attaque, sans réaliser l’énormité de l’ânerie que cela signifie, car quand l’on dit : c’est l’art que l’on attaque, on dit en fait que Gérard Depardieu est au-dessus de la loi. Or Gérard Depardieu n’est pas au-dessus de la loi. Les ne se prononce pas : Valérie Lemercier : la justice est saisie, laissons la faire et ne nous en occupons pas.

Le futur dira si la fracture est durable ou temporaire, le temps que l’affaire tienne les feux de la rampe.

Les 55 signataires : Benoît Poelvoorde (acteur), Nathalie Baye (actrice), Carole Bouquet (actrice, ex. de Depardieu, qui dira sa gêne d’avoir signé ce texte en apprenant la couleur politique de Yannis Ezziadi), Jacques Dutronc (chanteur et acteur), Charlotte Rampling (actrice), Nadine Trintignant (réalisatrice et écrivain, qui se rétractera quand elle saura qui est l’auteur de cette tribune), Yvan Attal (acteur et réalisateur), Jacques Weber (acteur), Bertrand Blier (réalisateur), Emmanuelle Seigner (actrice), Roberto Alagna (chanteur), Michel Fau (acteur et metteur en scène), Victoria Abril (actrice), Dominique Besnehard (acteur et producteur) Carla Bruni (chanteuse), Pierre Richard (acteur), Clémentine Célarié (actrice), Gérard Darmon (acteur), Rudy Ricciotti (architecte), Christophe Barratier (réalisateur), Arielle Dombasle (chanteuse), Francis Veber (réalisateur), Patrice Leconte (réalisateur), Brigitte Fossey (actrice), Boualem Sansal (écrivain), Charles Berling (acteur), Yannis Ezziadi (acteur et auteur, initiateur de cette tribune, proche de Sarh Knafo, compagne de Éric Zemmour) Philippe Caubère (acteur), Vincent Perez (acteur), Myriam Boyer (actrice), Antoine Duléry (acteur), Afida Turner (chanteuse), Paulo Branco (producteur), Jean-Marie Rouart, de l’Académie française (écrivain), Josée Dayan (réalisatrice), Joël Séria (réalisateur), Bernard Murat (metteur en scène), Serge Toubiana (critique de cinéma et ancien directeur de la Cinémathèque française), Catherine Millet (écrivain), Jacques Henric (écrivain), Stéphanie Murat (réalisatrice), Marie-France Brière (productrice et réalisatrice), Daniel Humair (musicien et peintre), Judith Magre (actrice), David Belugou (décorateur de théâtre), Marie Beltrami (styliste), Tanya Lopert (actrice), Jean-Claude Dreyfus (acteur), Chiara Muti (actrice), Jean-Marie Besset (auteur dramatique), Stéphan Druet (metteur en scène), Christine Boisson (actrice), Karine Silla-Perez (actrice et réalisatrice), Myriam Boisaubert (poète), Lilian Euzéby (artiste peintre), Marion Lahmer (actrice).

Tous ces gens plutôt intelligents se refusent donc à faire la distinction entre ce qui relève de l’application de la loi – le viol, qui est un crime – et ce qui relève tout bonnement de la vie en société, dans une démocratie où la liberté signifie quelque chose. L’humour graveleux, les blagues lourdingues qui avilissent la femme, la grossièreté, tout cela n’est pas du viol et n’est donc pas du ressort de la justice. Si je ne veux pas fréquenter les mafias corses, je ne fréquente pas le Bar de la Brise de Mer de Bastia, si je ne peux pas supporter l’ambiance des supporters de l’Olympique de Marseille, je ne vais pas voir jouer l’O.M. etc, etc… Et si je ne peux pas supporter l’humour gras de Gérard Depardieu, je ne vais pas sur les plateaux où il tourne : point barre, et c’est tout ; ou bien, ou bien… je vais au clash, et je dis à Gérard Depardieu : ferme ta gueule ! Et c’est ce qu’a fait Anny Duperey, il y a treize ans de cela, en 2010. Pour cela elle s’est faite descendre en flammes, mais treize ans plus tard, Gérard Depardieu a commencé à apprendre à fermer sa gueule. Le geste a tout de même autrement plus d’allure et de panache que les gémissements à Médiapart, dix ans après les faits, d’une dizaine de femmes qui n’osent même pas porter plainte. Et c’est ainsi que vivent nos démocraties, dans cet équilibre social qui se fait entre l’offre et la demande, sans intervention de la justice.

Cinq jours après la publication dans Le Figaro de cette tribune en soutien à l’acteur, six cents artistes signent une contre-tribune pour manifester [leur] désaccord avec cette idée. Le texte, publié par le collectif Cerveaux non disponibles  vendredi 29 décembre et relayé sur le Club de Mediapart, est paraphé notamment par la chanteuse Pomme, l’actrice Judith Chemla, Clotilde Hesme, la militante Rokhaya Diallo ou encore le rappeur Médine et entend briser la loi du silence et l’écho de l’impunité.

Lorsqu’on s’en prend à Depardieu, ce serait à l’art que l’on s’en prendrait ! […] Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est l’illustration sinistre et parfaite du monde d’avant qui refuse que les choses changent. […] Se présentant comme un grand admirateur de Gérard Depardieu, Emmanuel Macron avait estimé que l’acteur rend fière la France et avait dénoncé une chasse à l’homme.

Nous aussi, nous souhaitons que la justice fasse son travail. C’est même ce que les féministes réclament depuis toujours. Mais face à l’absence d’écoute et de prise au sérieux des victimes au sein des institutions policières et judiciaires, il est du devoir de chacune de refuser la banalisation de propos et d’actes tels que ceux de Gérard Depardieu. […] L’art n’a pas à être fait par des idoles hors de la réalité, l’art n’est pas du côté des caprices de star. L’art refuse de se soumettre à leur système. […] La production de l’art n’est pas une abstraction située en dehors des dynamiques sociales.

Interrogée par Télé 7 jours sur l’affaire Depardieu, la comédienne Anny Duperey a déclaré qu’elle préférait se tenir à l’écart de cette histoire. Et pour cause, elle en a fait l’amère expérience : Il y a 13 ans, excédée par ses excès en tous genres, à une époque où il était sacré et pas encore maudit, je m’étais fait taper sur les doigts pour avoir osé lui dire publiquement de « fermer sa gueule ». Le 23 septembre 2010, l’actrice invitée des Grandes Gueules sur RMC s’était montrée particulièrement virulente contre l’acteur. Elle avait dénoncé un homme qui se sent tout permis, croit être au-dessus de tout, et adore cracher dans la soupe. La comédienne avait ajouté : À partir d’un certain stade de notoriété ou d’ébriété, ça devient n’importe quoi. Ça a été un formidable acteur mais il faut qu’il ferme sa gueule. Anny Duperey n’avait pas mâché ses mots enfonçant même le clou en exprimant des réserves sur le travail d’acteur de Gérard Depardieu : Quand on joue au théâtre avec une oreillette parce qu’on n’a pas le courage d’apprendre son texte, ça m’emmerde avait-elle alors conclu. Selon la comédienne, ses propos lui avaient valu les foudres d’une large partie du monde du spectacle : On m’est tombé dessus à bras raccourcis. Je m’attaquais à un Dieu du cinéma ! Pourquoi avais-je tant de haine envers lui ? J’ai été harcelée. Pour que cela cesse, il a fallu que Bertrand Blier qui connait bien Gérard et sous la direction duquel je jouais la pièce Désolé pour la moquette prenne la parole dans une émission pour déclarer : Anny a simplement dit tout haut ce que tout le monde pense et notamment ses amis : Gérard ferme ta gueule ! C’est pourquoi la comédienne préfère aujourd’hui prendre ses distances et ne pas mêler sa voix à ceux qui, hier encore, adulaient l’acteur. Anny préfère plaider pour l’apaisement Gérard est hors-circuit mentalement, il a pété les plombs depuis un bout de temps d’ailleurs. Ce n’est pas une raison pour bannir tous ses films. Et si Bertrand Blier avait voulu être honnête jusqu’au bout, il aurait dit « Anny a simplement eu le courage de dire tout haut ce que tout le monde pense et notamment ses amis : Gérard ferme ta gueule ! » Un peu plus tard, elle se démarquera encore de tous ces nouveaux bien-pensants face aux accusations de Judith Godrèche envers Benoît Jacquot : Je vais encore me faire taper dessus, mais je pense que tout cela est extrêmement exagéré. Six ans avec un réalisateur, sous emprise je veux bien, mais quand même consentante, non ? […] Je ne sais pas trop quoi penser de ce truc-là, mais je n’aime pas trop les chasses aux sorcières tardives. Anny Duperey serait-elle sœur de  Claudia Cardinale dont Marcello Mastroianni disait qu’elle est la seule fille simple et saine dans ce milieu de névrosés et d’hypocrites ? et son éviction de la fonction de marraine de SOS Village d’enfants est révélatrice de la puissance de la lâcheté ambiante. Il y a aujourd’hui bien longtemps, François Truffaut remarquait déjà : Qu’est ce donc que ce monde où tout le monde s’embrasse en veux-tu, en voilà ? 

En restant dans le monde de la culture, mais en passant du cinéma à la littérature, on aura eu la naissance en Janvier 2024 d’une autre affaire avec la volonté de mise à l’index par quelques centaines de cultureux de Sylvain Tesson, choisi pour parrainer l’édition 2024 du Printemps des Poètes, événement crée  par Jack Lang qui déclarera qu’un tel crétinismela cervelle, si mince qu’elle ne laissait pas de place au doute – est une insulte à la poésie. Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture, aux côtés de Bruno Le Maire apporteront également leur soutien à Philippe Tesson.

En juin 1978, Alexandre Soljenitsyne disait à Harvard : le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui. Et quand l’abbé Pierre dit : Je suis non-violent. Je n’aime pas la violence. Mais, entre la lâcheté et la violence, je choisis la violence, il dit la même chose que Soljenitsyne. Anny Duperey, Jack Lang ont du courage. Car c’est du courage qu’il faut pour contrer les grandes gueules, du courage et rien d’autre. Mais chez les femmes qui vont s’épancher à Médiapart, il est clair que le courage a fait défaut. Et c’est Albert Einstein qui dit encore : Le mal est assuré de son triomphe lorsque les hommes de bien ne font rien.

Nos pays ont vécu pendant des siècles avec cette insupportable domination du mâle dominant et aujourd’hui les femmes rejettent cela avec virulence et c’est très bien ainsi. Mais il faut faire attention à ce que le mouvement de balancier ne nous emmène pas dans la rigueur morale, comme à Hollywood, car si on estime inadmissibles ces ambiances et qu’elles doivent être prise en compte par les juges, on se dirige tout droit vers l’ordre moral, et pour le coup c’est bien cela qui est odieux, insupportable. Les Florentins avaient réglé l’affaire à leur manière, en brûlant Savonarole.

Que l’on laisse donc la justice faire son travail, – un procès pour viols – et pour le reste, tirons si l’on veut sur celui qui jette de l’huile sur le feu, en l’occurrence Tristan Waleckx, le présentateur de Complément d’enquête d’Antenne 2 pour avoir fait un travail de fouille-merde, de presse people alors que c’est un service public, mais ne traînons pas Depardieu devant une justice populaire pour des propos qui, aussi orduriers soient-ils, ne sont pas du ressort de la justice. Il lui faudra rendre compte de ses actes, mais laissons le tranquille avec ses mots. Et après tout, on est bien dans le pays de Rabelais, non ? Au nom de quoi voudriez-vous qu’il n’en reste rien ? Si l’on s’enferre dans l’erreur de condamner des propos tenus dans la sphère publique, c’est par dizaines de milliers voire centaines de milliers que l’on va envoyer les gens en prison, avec obligation d’en construire de toute urgence, et cela va commencer à ressembler diablement à la révolution culturelle mise en route par Mao Zedong ! Mais si, à l’issue de cette affaire, la gauloiserie disparaît purement et simplement de la tradition française, eh bien, on n’en fera pas un fromage, après tout elle n’est pas classée au Patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO !

Sur le plan international, il est désespérant de constater que là encore se manifeste la règle qui veut que la société française suive la société américaine avec une trentaine d’années de retard, car ce qui arrive à Depardieu aujourd’hui en France, fin 2023, lui est déjà arrivé il y a plus de trente ans, à Hollywood, quand, en mars 1991 [voir au 25 03 1991] l’oscar du meilleur acteur dans le Cyrano de Jean-Paul Rappeneau lui est passé sous le nez pour y avoir étalé sa gauloiserie devant des parterres de mouvements féministes qui avaient exhumé pour l’heure l’interview où il dit avoir été partie prenante d’un viol collectif quand il avait neuf ans ! Se rendre coupable d’un viol à neuf ans, et puis quoi encore ! On marche sur la tête ! On mettra sur le compte de l’âge l’apparent oubli de cette affaire.

1 01 2024

Pôle Emploi cède la place à France Travail, ce qui va probablement donner lieu à un nouveau logo, qui coûtera probablement quelques centaines de milliers €.

Près de cent cinquante séismes dont le plus puissant est de 7.6, secouent le centre ouest du Japon, faisant plus de 200 morts, 102 disparus.

Carto Japon 2 janvier 2024 version corrigée

3 01 2024

L’Iran connait l’attentat le plus meurtrier de son histoire, au moins 84 morts. Il a eu lieu alors que Téhéran commémorait la mort de Ghassem Soleimani, le commandant des opérations extérieures des gardiens de la révolution (l’armée idéologique du pays), tué le 2 janvier 2020, à Bagdad, par une frappe de drone américain. À quelques minutes d’intervalle, deux bombes ont explosé dans la ville de Kerman, dans le sud du pays, à proximité de la mosquée Saheb Al-Zaman, où est enterré le général, alors qu’une foule importante se rendait sur sa tombe. Revendiqué pat l’État islamique.

Les gens du nord, vivant sur le territoire des wateringues, en ont ras-le-bol d’avoir de l’eau jusqu’à la taille : ils ont déjà subi cela en novembre 2023 et voilà que ça recommence. Aussi ingénieuses que fragiles, les wateringues sont surtout connues en Belgique et aux Pays-Bas. En France, ce système couvre le triangle Calais - Dunkerque - Saint-Omer, afin de protéger les quelque 450 000 habitants des crues des fleuves Aa et Liane. Car cette zone est un polder : une terre gagnée sur la mer et donc se situant en dessous du niveau des fortes marées.

Concrètement, il s’agit d’un réseau de 1 500 kilomètres de fossés et de canaux qui communiquent entre eux afin de réguler le niveau des eaux des terres basses, et si nécessaire, évacuer les excédents d’eau vers la mer. À marée basse, les écluses sont ouvertes afin de reverser ces surplus dans la mer du Nord – la gravité faisant ainsi son œuvre –, tandis qu’à marée haute elles sont fermées pour éviter l’inondation des terres. En cas de surplus d’eau dans les wateringues, les pompes entrent en action pour accélérer l’évacuation.

Le territoire des wateringues s’inscrit dans le triangle Saint-Omer-Calais-Dunkerque, 100 000 hectares et 450 000 habitants, qui est au-dessous du niveau de la mer à marée haute. C’est un polder, un territoire conquis sur la mer, avec, d’un côté, l’Aa et la Hem, et, de l’autre, le marais, qui recueille la pluie de toutes les collines de l’Artois.

Le système de gestion de l’eau est complexe : une multitude de fossés, de rigoles et de petits cours d’eau (les watergangs), près de 1 500 kilomètres, sont entretenus par les associations – obligatoires – de riverains (les sections de wateringues), souvent par des agriculteurs. Les watergangs sont plus ou moins curés, selon les sections. 

Au bout des watergangs se déroule une foule de canaux. Ceux qui sont navigables sont gérés par Voies navigables de France et enfin une centaine de stations de relevage, d’écluses et 33 ouvrages d’évacuation vers la mer du Nord sont à la charge d’un syndicat mixte, l’Institution intercommunale des wateringues (IIW).

En période normale, 85 % de l’eau des wateringues s’écoule doucement (la pente est faible) dans la mer, 15 % est pompé sur le littoral. Mais la période n’est pas normale. En vingt-cinq ans, je n’ai jamais connu ça, reconnaît Philippe Parent. Pour les crues de 1999, de 2009 et de 2021, on pompait 100 millions de mètres cubes, ça durait trois semaines. Cent millions de mètres cubes, c’est ce que l’on pompe dans une année normale. Là, à la fin de l’année, on était à 200 millions de mètres cubes, deux fois les épisodes les plus graves que l’on ait connus. 

Outre les incroyables précipitations, les coefficients de marée étaient faibles à la fin de 2023 – lorsqu’ils sont hauts, la mer se retire plus loin, il y a plus de temps pour déverser l’eau des wateringues -, et la surcote, c’est-à-dire le niveau de la mer, en raison de la pression atmosphérique due aux dépressions, est sensiblement plus haut que d’ordinaire. Il a fallu encore détourner sur la région une partie de l’eau de la Lys, qui court jusqu’à Anvers, en Belgique, de peur qu’une digue ne cède et noie Béthune et tout le bassin minier.

Le syndicat pompe comme un fou. Cent cinquante millions de mètres cubes entre le 1er et le 14 novembre 2023, autant qu’en trois mois, soit 57 422 piscines olympiques, a calculé l’IIW. Comble de malchance, aux 6 pompes du syndicat, qui évacuent sans problème d’ordinaire 25 mètres cubes par seconde du marais, l’une des deux énormes pompes du port de Dunkerque (10 mètres cubes par seconde chacune) est tombée en panne : ces pompes sont quasiment des exemplaires uniques, qui ont, au bas mot, un demi-siècle, la pièce de rechange devrait arriver des Etats-Unis dans six mois… On a fait venir en novembre 2023 des pompes des Pays-Bas, qui connaissent bien le problème. Elles sont reparties en décembre et revenues depuis, ainsi que des pompes tchèques. L’IIW évacue depuis 100 mètres cubes d’eau par seconde, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Les systèmes d’écluses ont cinquante ans, l’IIW passe son temps à les maintenir à flot, et le syndicat vient de surcroît de récupérer la charge de 140 kilomètres de canaux, qui ne sont pas entretenus depuis quarante ans…

En septembre 2023, un rapport de la Chambre régionale des comptes pointait la fragilité du dispositif hydraulique accentuée sous les effets du changement climatique et s’inquiétait de l’accroissement de la population (l’Insee projette plus de 500 000 habitants en 2050), de l’augmentation des surfaces urbanisées, de l’imperméabilisation des sols, du ruissellement et des volumes d’eau à évacuer.

[…]    À qui attribuer la responsabilité de ce défaut d’entretien ? Trois acteurs principaux se partagent la gestion des wateringues. A l’échelle la plus locale, ce sont les sections de wateringues, des petites zones découpées par des fossés, chargées de l’entretien des wateringues. Les grandes artères du réseau sont gérées par les Voies navigables de France, tandis que l’IIW a la mission de réaliser les grands ouvrages d’évacuation et assure leur exploitation et leur entretien.

Le Monde du 7 janvier 2024

11 01 2024

Rachida Dati, membre du Parti Les Républicains est nommée ministre de la Culture dans le gouvernement de Gabriel Attal, du Parti Renaissance. Elle est aussitôt exclue du Parti Les Républicains. Pendant des années, elle a tiré à boulets rouges sur le Parti La République En Marche, devenu Renaissance, et aujourd’hui, elle accepte un ministère dans leur gouvernement après avoir craché dans leur soupe ! Comment peut-on vouloir que des citoyens nourrissent une quelconque estime pour des gens pareils ! Rachida Dati n’est pas ministre de la Culture, – comment être ministre de la Parole, quand on ignore tout de ce que signifie avoir une parole -; langue de vipère, elle est la ministre des Commères : alors y m’a dit que, alors j’y ai dit que, alors y m’a dit que, alors j’y ai dit que… ad nauseam. Florilège :

  • Le rassemblement, ce n’est pas se mettre dans une petite salle, enlever son étiquette, dire je suis pour tout le monde et avec personne. Vous savez comment se finit la droite chewing-gum ? Collée sous la semelle des Marcheurs. BFMTV, 29 mai 2019.
  • Nous n’avons pas la même vision qu’Emmanuel Macron sur la sécurité, l’écologie, l’économie. Une politique d’emploi pour les jeunes, ce n’est pas les emplois aidés des années 90 ou le service civique. France info, 17 juillet 2020.
  • Tous ceux qui ont fait des alliances opportunistes avec La République En Marche (LREM, devenu En Marche) aux municipales ont perdu. À gauche comme à droite. L’alliance avec En Marche, c’est le baiser de la mort. Ouest-France, 28 août 2020.
  • LREM représente à peine 2% des élus aux municipales dont la plupart issus de trahisons. À chaque échéance, LREM tente de nous braquer ou de grimper sur notre porte-bagage sans succès !  BFMTV, 17 mai 2021.
  • La République en Marche n’a pas d’ancrage territorial, c’est l’échec d’Emmanuel Macron. La gauche n’existe plus, dispersée façon puzzle, mais la droite n’a pas cédé dans ses valeurs. France 2, 20 juin 2021.
  • Le scrutin d’hier est l’échec patent de Macron et de son gouvernement, de leur absence d’idéologie, de convictions. La République en Marche c’est quoi ? Un parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite, qui n’est rien sans Emmanuel Macron. France Inter, 21 juin 2021.
  • En Marche à l’Assemblée nationale, ça va être des canards sans tête et les autres, des têtes brûlées. Et nous, on a la tête sur les épaules. BFMTV, 21 juin 2022.
  • Avec ce gouvernement Macron, ce n’est plus la parole des femmes que l’on conforte, c’est leur silence ! X, 7 juin 2022.

El malheureusement, le cas Rachida Dati n’est pas exceptionnel, car voilà que Amélie Oudéa Castérat, jusqu’alors en charge du seul portefeuille de la Jeunesse et des Sports, reprend en plus celui de l’Éducation Nationale et que, lors de sa première déclaration à la Presse, aux côtés de Gabriel Attal, elle ne peut s’empêcher de mentir effrontément en racontant que, si elle et son mari ont déplacé leur aîné de 4 ans de l’École Maternelle Littré au collège Stanislas, c’était pour ne plus avoir à subir des paquets d’heures pas sérieusement remplacées quand en fait, c’était pour rapprocher leur enfant de leur domicile, rue Stanislas. Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse le 16 janvier, considérera l’incident comme clos et qualifiera maladresse ce qui était une calomnie. Oui, une calomnie, car quand on disqualifie ainsi un établissement scolaire en mettent à bas en quelques secondes la confiance difficilement acquise des parents par un simple mensonge, cela dit bien le mépris dans lequel cette nouvelle ministre de l’Éducation Nationale, tient les enseignants du public. Elle a été bien évidemment formatée dans le moule de l’ENA, même promotion que celle d’Emmanuel Macron [ceci explique cela]: Léopold Sédar Senghor. Et l’affaire, qui n’a rien d’anodin, révèle à quel point  il y a des blancs dans la formation de l’ENA, car comment cette femme, intelligente au demeurant – elle a eu des résultats bien tangibles à la Jeunesse et aux Sports – a-t-elle pu penser un instant qu’elle pouvait grossièrement mentir aux enseignants, à la Presse sans que ceux-ci ne réagissent … comment a-t-elle pu les prendre à ce point pour des imbéciles ? C’est consternant d’aveuglement, d’entre soi…. et c’est le formatage de l’ENA !

19 01 2024

À Valladolid, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, accuse Israël d’avoir créé et financé le mouvement islamiste palestinien Hamas, actuellement au pouvoir à Gaza et à l’origine de l’attaque meurtrière sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien :

Nous pensons qu’une solution à deux États [israélien et palestinien] doit être imposée de l’extérieur pour ramener la paix. Même si, et j’insiste, Israël réaffirme son refus [de cette solution] et, pour l’empêcher, est allé jusqu’à créer lui-même le Hamas. Le Hamas a été financé par le gouvernement israélien pour tenter d’affaiblir l’Autorité palestinienne du Fatah. Mais si nous n’intervenons pas fermement, la spirale de la haine et de la violence se poursuivra de génération en génération, de funérailles en funérailles.

Le Hamas a été créé en décembre 1987, peu après le début de la première Intifada, soulèvement palestinien dans les territoires occupés, par un groupe de militants islamistes se réclamant des Frères musulmans, parmi lesquels l’influent cheikh Ahmed Yassine. Acronyme d’Harakat al-Muqawama al-islamiya (Mouvement de la résistance islamique), le Hamas a été fondé pour faire échec au Jihad islamique palestinien et rivaliser avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), mouvement principalement laïc mené alors par Yasser Arafat.

Vingt ans plus tard, en juin 2007, à la suite d’une guerre civile due à la rivalité entre le Hamas et le Fatah – mouvement au cœur de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, successeur de M. Arafat –, le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza.

Au cours des dernières années, la bande de Gaza, sous blocus israélien, a reçu une aide de plusieurs millions de dollars du Qatar, ce qui a valu des critiques à M. Nétanyahou, accusé par des détracteurs d’avoir favorisé le financement de ce mouvement, ce qu’il nie.

Il y a deux leçons à tirer de l’échec des accords d’Oslo de 1993, qui posaient les bases d’un Etat palestinien. La première est qu’il faut poser d’emblée l’impératif des deux Etats comme solution au conflit. La seconde est de ne pas compter uniquement sur les Israéliens et les Palestiniens pour s’entendre. Les conditions de la paix doivent être appliquées et garanties par l’ensemble de la communauté internationale.

Le Monde avec AFP le 20 01 2024

20 01 2024

Cyprien Sarrazin, 29 ans, se hisse à vitesse Grand V au sommet du ski alpin : en moins d’un mois, il gagne un Super G et trois descentes, et se place second d’une autre descente. Dans la seconde descente de Kitzbühel, il relègue Marco Odermatt, le grand champion du moment à 91/100° ! Il y a bien longtemps que le ski alpin français n’avait  été à pareille fête ! Jusqu’à la saison 2022/2023, beaucoup plus de galères que de bonheurs, des blessures et encore des blessures. Et puis, fin 2023 maturité aidante – on a vu des slalomeurs de grand talent à 18/20 ans, mais on n’a jamais vu cela en descente – et essai de coach psy, les blocages sautent et l’homme se libère : le déclic. La nouveauté n’est pas dans sa technique de ski qu’il n’a pas amélioré, mais dans sa tête, dans sa disposition psychologique qu’il a d’aborder une course et ça, c’est au travail de deux femmes coach qu’il le doit : Tu as le droit de gagner. Tu as le droit d’être à ta place. Send him victorious, happy and glorious.

Pour gagner, il faut d’abord s’imaginer gagnant.

Isabelle Autissier. Seule la mer s’en souviendra. Grasset 2009

Les précédents Français vainqueurs sur la Streif à Kitzbühel :

  • 1960 Adrien Duvillard, qui gagne aussi le slalom et donc le combiné.
  • 1961 Guy Périllat
  • 1967 Jean-Claude Killy
  • 1995 Luc Alphand [vainqueur de deux descentes]

Cyprien Sarrazin : de l'outsider à la victoire sensationnelle en descente - Conseils en ski alpin et en snowboard

22 01 2024

Narendra Modi, président de l’Inde, la plus grande démocratie du monde inaugure à Ayodhya dans l’Uttar Pradesh, en grandes pompes, le nouveau temple de Ram, une divinité hindoue au cœur de l’épopée du Ramayanah. L’événement veut signifier la volonté de domination des hindous sur l’Inde. Pas un mot sur les musulmans, pas un mot sur leur mosquée détruite en 1992 par les fanatiques hindous.

Ayodhya Ram temple: A new-age architectural marvel carved in stone

01 2024

Il y a de tout dans les start-up, la diversité y est reine. Ainsi de cette Artic-Ice, créée par Malik V. Rasmussen en 2022, qui découpe dans le fjord de Nuup Kangerlua des morceaux de glace, les expédie à Nuuk, la capitale du Groenland, où ils sont transférés dans un conteneur réfrigéré jusqu’au Danemark. La glace est ensuite chargée sur un navire jusqu’à Dubaï où elle remplira les chambres froides des palaces, puis finalement les verres à cocktails. À un mois de la toute récente COP 28 à Dubaï, ça illustre parfaitement la monstrueuse hypocrisie qui entoure tout cela. C’est la puissance du symbole qui pèse lourd, car l’ensemble des canons à neige pour avoir des pistes de ski praticables fait certainement beaucoup plus de dégâts.

1 02 2024

Face à la montée de la colère paysanne, Gabriel Attal [5], tout nouveau premier ministre, lâche du lest tant et plus et, dos au mur, se met dans les pas de Nicolas Sarkozy : l’écologie, ça commence à bien faire. Si à l’international, on dit que le patron de l’OMS, c’est Bill Gates, en France, on peut dire que le patron du ministère de l’Agriculture, c’est Arnaud Rousseau, président de la FNSEA – Fédération Nationale des Syndicats Agricoles –, et aussi patron d’un mastodonte de l’industrie agroalimentaire, le groupe Avril, géant français des huiles et protéines végétales. C’est un céréalier à la tête de 700 ha ! Il gagne au moins entre 120 000 et 130 000 €/an. La plus grande partie des 9 milliards € d’aide que la France reçoit va aux gros agriculteurs. Et le cas d’Arnaud Rousseau, n’est pas l’exception, mais bien la règle à la FNSEA : avant lui, Christina Lambert, présidente de 2017 à 2023, est à la tête d’un GAEC d’élevage de porcs, et avant elle Xavier Beulin, président de 2010 à 2017, patron du groupe Avril (oléagineux dont le biodiesel) , avec un CA de 7 milliards € etc etc.

Voilà des gens qui n’hésitent pas devant les pratiques mafieuses : les indemnités allouées par l’Europe aux agriculteurs qui veulent se reconvertir en bio, passent par le ministère de l’Agriculture…, qui se les garde bien au chaud sans les verser aux destinataires sur demande de la FNSEA qui ne veut pas entendre parler du bio !  

Il y a une très gros problème de représentativité syndicale au sein du monde paysan : La FNSEA est très largement majoritaire, avec un taux de syndicalisation beaucoup plus important que chez les salariés de l’industrie et des services, et composée majoritairement de paysans à la tête de grandes, voire très grandes exploitations, partisans d’un système productiviste, utilisateur d’intrants chimiques… tout pour le rendement… quand les paysans écolos – la Confédération Paysanne – pèsent très peu, même si en nombre ils sont plus nombreux, mais pour la plupart à la tête de moyennes, voire très souvent petites, exploitations ; dans ce conflit, elle sera d’ailleurs le seul syndicat agricole à demander la poursuite des manifestations.

Il faut supprimer les subventions et mettre les prix au niveau des coûts et non des cours mondiaux. Il est monstrueux, absurde, que dans un marché complètement désorganisé, une ferme située sur une bonne terre, bénéficiant d’un bon climat, ne puisse pas produire à un prix qui lui permette de vivre de ce qu’elle produit, qu’on soit en Europe ou aux États-Unis.

Edgar Pisani, au soir de sa vie, mort en 2016

Edgar Pisani, c’est quelqu’un qui a été ministre de l’Agriculture de de Gaulle pendant plus de 4 ans, de 1961 à 1966. Il sait donc de quoi il parle. Et on ne voit pas de raisonnement cohérent pour venir nous montrer qu’il est normal que l’agriculture soit subventionnée. Il faut faire bouger les lignes, certes, mais quelles lignes ? celles qui sont dans la tête du consommateur…  que l’on ne voit jamais manifester contre le prix de l’électricité, du gaz, contre le prix de son smartphone et de ses abonnements, contre le prix de sa voiture et du carburant qu’il doit y mettre pour qu’elle roule ; , mais, dès que l’on touche à l’alimentaire, ce sont aussitôt des cris d’orfrai… l’inflation et tout et tout. Tant que subsistera ce système de subventions, le ver sera dans le fruit. Il est capital que dans le budget des ménages, la part consacrée à l’alimentaire reprenne la place qu’elle avait autrefois et il n’y a rien de scandaleux à envisager que ce soit au détriment des portables, de la voiture et d’autres postes, beaucoup moins  vitaux.

En 1960, la part de l’alimentation dans le budget d’un ménage était de 35 % ; en 2011, elle a baisé jusqu’à 20 % !

6 02 2024

Un jury populaire du tribunal d’Oakland, dans le Michigan déclare coupable d’homicide involontaire Jennifer Crumbley, mère d’Ethan Crumbley qui, le 11 novembre 2021 – il avait alors quinze ans – avait tué avec une arme à feu quatre élèves, en avait blessé sept autres, dans son lycée d’Oxford, dans le Michigan. C’est son père qui avait acheté l’arme le 7 novembre 2021. Deux heures avant la tuerie, Jennifer avait été appelée au lycée pour voir les dessins réalisés quelques instants plus tôt : une arme, des balles, un corps blessé, saignant ; l’enfant avait été renvoyé en classe …avec son arme dans son sac ! Elle accompagnait son fils à des séances de tir ! Sa peine sera connue le 9 avril. Si jamais la peine est sévère et que le jugement fasse jurisprudence, ça remuer dans le Landerneau américain.

9 02 2024

C’est peut-être le dernier géant français qui tire sa révérence : Robert Badinter meurt à 95 ans. L’hommage sera unanime sur toute la gamme de l’échiquier politique de France. En 1994, Jacques Delors venait d’annoncer qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle ; Laurent Fabius va voir François Mitterrand et tous deux se disent que Robert Badinter ferait un très bon candidat ; l’intéressé réfléchit deux jours puis leur fait part de son refus : dommage dira Fabius, ça aurait eu de la gueule. Dans un monde où très, trop souvent, le dernier mot revient à la démagogie, c’est la droiture qui l’emportait chez lui, quitte à l’emmener dans de mémorables colères, lors desquelles il se mettait à ressembler à celui qui avait chassé les marchands du temple. Dans les années autour de l’abolition de la peine de mort, le couple avait mis un sac poubelle de 100 litres dans leur appartement pour y jeter les lettres d’insultes : ils avaient rempli le sac ! Pour ramener la vox populi à son juste poids, il faut se souvenir que, pendant quelques une des années 1980, il aura été l’homme le plus haï du pays : les policiers allaient jusqu’à se solidariser avec les manifestants qui réclamaient sa tête sous les fenêtres du ministère de la Justice, place Vendôme.

La France n’est pas la patrie des Droits de l’Homme, elle est la patrie de la Déclaration des Droits de l’Homme.

Robert Badinter

Robert Badinter a inauguré la nouvelle prison de la Santé à Paris

11 02 2024

Pan Zhanle, chinois de 19 ans, bat le record du monde du 100 mètres nage libre au relais 4 x 100 lors des championnats du monde de Doha en 46″ 80/100°. Qui s’en soucie ? Dans le milieu de l’athlétisme, c’est pourtant un exploit majeur.

Zhejiang Pan Zhanle breaks the Asian record in the men's 100m freestyle ...

16 02 2024

L’opposant russe Alexeï Navalny meurt à 47 ans dans sa prison de Kharp, en Iamalo – Nénetsie, dans l’extrême nord sibérien, au sud de la pointe nord-est de la Nouvelle Zemble ; il y était depuis décembre 2023 après avoir survécu à un empoisonnement au Novitchok le 20 août 2020 ; il s’était alors fait soigner en Allemagne et, à son retour volontaire en Russie, le 17 janvier 2021, avait été immédiatement arrêté ; il n’est pas imprudent d’attribuer cette mort directement à Vladimir Poutine ; en tous cas Joe Biden ne s’en privera pas, parlant de Poutine et de sa bande de voyous. Poutine n’en n’est pas à son premier assassinat … pas plus qu’à son dernier. La Russie est bien un État voyou.

17 04 2003 Sergueï Iouchenkov, 53 ans Député et président du parti Russie libérale, ex-allié de l’oligarque Boris Berezovski, abattu à l’entrée de son immeuble à Moscou. Il enquêtait sur la prise d’otages au théâtre de Moscou, en octobre 2002.
10 2006 Anna Politkovskaïa, 48 ans  Journaliste à Novaïa Gazeta a été abattue dans le hall de son immeuble à Moscou.
23 11 2006 Alexandre Litvinenko, 43 ans Ancien agent des services britanniques, mort à Londres. Trois semaines avant son décès, il avait été invité à boire un thé par des hommes d’affaires et d’anciens agents du KGB. Le breuvage contenait une substance hautement radioactive, le polonium 10. Exilé à Londres dès l’an 2000, Litvinenko était lié à l’oligarque Boris Berezovski, retrouvé mort chez lui en 2013
19 01 2009 Anastasia Babourova, 25 ans

Stanislas Markelov, 34 ans

Tués par balle en plein Moscou. Stanislas Markelov, avocat spécialisé dans la défense des victimes d’exactions en Tchetchénie. Anastasia Babourova, journaliste ukrainienne travaillant pour Novaïa Gazeta. Elle est la 4° journaliste de ce titre tuée depuis 2000.
07 2009 Natalia Estemirova Journaliste et membre de l’ONG Memorial, a été enlevée à son domicile de Grozny, en Tchetchénie, où elle travaillait sur des cas de violation des droits de l’homme. Son corps a été retrouvé quelques heures plus tard, criblé de balles. Elle dénonçait les exactions du pouvoir local et avait travaillé avec les journalistes Anna Politkovskaïa et l’avocat Stanislas Markelov.
11 2009 Sergueï Magnitski, 37 ans Avocat fiscaliste, arrêté après avoir été mouillé, selon la justice russe, dans une affaire de fraude fiscale. Proche de Vladimir Poutine pendant une dizaine d’années, il avait dénoncé les abus et la corruption de l’entourage du Président. Magnitski est mort dans une prison de Moscou faute de traitement médical pour sa maladie du pancréas. Son décès a déclenché une crise diplomatique entre la Russie et les États-Unis, qui avaient pris des sanctions contre 11 personnes russes responsables de graves violations des droits de l’homme.
03 2013 Boris Berezovski, 67 ans Ex-oligarque réfugié en Grande-Bretagne, retrouvé mort dans sa propriété d’Ascot, au sud-ouest de Londres. Probablement mort par pendaison. Ancien intime de Boris Eltsine devenu milliardaire, il était en lien avec le crime organisé et les oligarques. Proche de Poutine lors de son arrivée au pouvoir en 2000, il était ensuite tombé en disgrâce et était l’archétype des pilleurs de la Russie post-soviétique.
27 02 2015 Boris Nemtsov Ancien vice-premier ministre d’Eltsine. Tué de 4 balles dans le dos sur le pont Bolchoï Moskvoretski, face au Kremlin
2018 Sergueï Skripal Empoisonné au Novitchok à Londres
30 01 2022 Leonid Schulman, 60 ans Responsable des transports chez Gazprom. Retrouvé mort dans sa salle de bains, près de Saint Petersbourg.
25 02 2022 Alexander Tyulyakov Responsable des finances chez Gazprom. Pendu dans la même résidence que son collègue Schulman. Il a des trace de coups sur le corps.
28 02 2022 Mikhaïl Watford, 66 ans Oligarque russe d’origine ukrainienne, magant de l’énergie, découvert pendu dans le garage de sa maison dans le comté de Surrey.
23 03 2022 Vassili Melnikov, 41 ans Milliardaire. Poignardé avec toute sa famille.
18 04 2022 Vladislav Avayev, 51 ans Vice-président de Gazprombank. Mort un pistolet à la main, aux côtés de sa femme et de sa fille.
19 04 2022 Sergueï Protosenya, 55 ans Ancien directeur général du producteur de gaz Novatek. Pendu dans sa vila en Espagne, près de sa femme et de sa fille, poignardés et tuées à la hâche.
9 05 2022 Alexander Subbotine, 43 ans Cadre chez Loukoil, empoisonné au venin de crapaud
4 07 2022 Youri Voronov, 61 ans Patron d’une entreprise sous-traitante de Gazprom. Retrouvé dans sa piscine à Saint Pétersbourg, une balle dans la tête.
1 09 2022 Ravil Maganov, 68 ans PDG de la compagnie pétrolière et gazière Loukoil, décédé après avoir chuté du 6° étage de l’hôpital clinique central de Moscou. En mars 2022, Loukoil avait été l’une des très rares entreprises russes à appeler à l’arrêt de la guerre en Ukraine.
10 09 2022 Ivan Pechorine, 39 ans À la tête de la Ditection Générale de l’aéronautique pour la Corporation du développement de l’Extrême Orient et de l’Arctique. Tombe, ivre du pont d’un voilier dans les eaux du cap Ignatiev, la partie russe de la mer du Japon
21 09 2022 Anatoli Gerashchenko, 72 ans Ancien recteur de l’Institut de l’aviation de Moscou. Meurt sur le coup d’un chute dans son escalier.
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La localité de Kharp, où se situe la colonie pénitentiaire n°3, surnommée Loup polaire

Empoisonnement de Navalny : le Kremlin ne voit « aucune raison » d ...

 

 

Dziwny szczegół na pogrzebie Nawalnego. Tajemnicza opaska

La tradition orthodoxe célèbre les obsèques à cercueil ouvert. L’un a sacrifié sa vie pour sauver son pays, l’autre a sacrifié son pays pour sauver sa vie.

18 02 2024

Exceptionnelle moisson française au mondial de biathlon à Nove Mesto, en Tchéquie : 13 médailles dont 6 en or, pour la plupart féminines, ce qui met la France en tête au nombre de médailles. On n’avait jamais vu cela, habitués de tous temps aux rafles des scandinaves : Suède, Norvège et Finlande.

Elles (et ils) ont pour nom Julia Simon, Justine Braisaz-Bouchet, Lou Jeanmonnot, Sophie Chauveau, Quentin Fillon Maillet, Émilien Jacquelin, Eric Perrot, Fabien Claude.

25 02 2024

L’armée régulière du Burkina Faso massacre délibérément 223 personnes dans deux villages du nord du pays, qu’elle accuse bien évidemment d’être des terroristes.

02 2024

Marcelin Arthur Chaix meurt  à l’âge de 95 ans. Il lègue l’ensemble de ses biens à la commune de Tourrettes, dans le Var, soit 2,5 millions €, à la condition que soit créé un lieu d’accueil de jour pour les personnes âgées. Ce qui sera fait, sans aucune difficulté.

6 03 2024

Concerto pour la paix d’Omar Harfouch à Béziers. Il se produira encore à Paris, au théâtre des Champs Elysées, le 18 septembre suivant, avec une kyrielle d’invités prestigieux : Catherine Deneuve, Laetitia Casta, Teddy Riner, Slimane et Amel Bent, Joey Starr, Kev Adams, Ibrahim Maalouf, Elie Semoun et Stéphane Bern, Philippe Douste-Blazy. L’histoire ne dit pas si ces mondanités auront fait progresser la cause de la paix, ne serait-ce que d’un tout petit pas. Ce genre d’événement ressemble un peu trop aux ventes de charité du XIX° siècle, distraction favorite des Dames d’œuvre pour s’acheter à petit prix une bonne conscience.

22 03 2024

Quatre terroristes de Daech frappent le Crocus City Hall, une salle de concert de 6 500 places dans la banlieue de Moscou : 147 morts, plus de 100 blessés.

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[1] Il faut tout de même bien dire ce qu’implique ce genre de décision, car, dans les huit premiers jours après la catastrophe, il y a urgence absolue à TOUT mettre en œuvre pour retrouver des vivants sous les décombres, et donc il est criminel – non assistance à personne en danger – de refuser une aide, d’où qu’elle vienne. Ce délai dépassé, c’est autre chose, et on est en droit de faire un choix parmi les sauveteurs. Ceci, c’est pour le cadre politique, car pour ce qui est de la réalité, on n’a pas entendu parler de rejet des associations françaises qui y sont allées sans autorisation et ont pu travailler comme elles l’entendaient. D’autre part, Emmanuel Macron a tenu à désamorcer l’affaire, mais sans dire le nombre de vies qu’une autorisation officielle aurait pu sauver dans les huit premiers jours.

Et puis, fin juillet 2024, une lettre d’Emmanuel Macron au roi Mohammed VI lui dira avoir changé son fusil d’épaule en rejoignant désormais la position du Maroc sur le Sahara Occidental, ce qui évidemment provoquera la colère d’Alger… mais bon, il est tout de même plus facile d’avoir des rapports avec le Maroc qu’avec l’Algérie qui a toujours une arête en travers du gosier…

[2] Parlant de cette affaire, les médias français emploieront très vite le terme d’assassinat, adoptant dès lors la position de LFI, les Insoumis de Mélenchon qui se refusent à employer le mot de terrorisme pour l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1 200 morts, déclenchant ainsi la guerre. Quand, en temps de guerre, on tue un ennemi, on ne parle pas d’assassinat, mais d’élimination par exemple, pour ce qui concerne les chefs du Hamas. En l’occurrence, on fait d’Israël un État terroriste, quand les terroristes sont précisément de l’autre coté ; Israël se défend, et ils en ont le droit, et ce n’est pas en disant cela qu’on justifie les exactions inadmissibles de leur guerre sur la bande de Gaza.  Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde, disait Camus.

[3] Le traitement de l’information par nos médias est d’une scandaleuse partialité, (ou, si l’on veut, malhonnêteté) : en admettant comme fiables les chiffres donnés par le Hamas, ils ne représentent tout de même qu’une petite partie des massacres qui se perpétuent dans le même temps de par le monde : on parle de 500 000 morts dans les guerres ethniques en Éthiopie, de 150 000 morts et de 13 millions de déplacés au Soudan, depuis avril 2023, début de la guerre etc etc. Mais il  est vrai  que les Éthiopiens  – Tigréens au nord comme Oromo au sud – ne sont ni palestiniens ni israéliens. Ils n’ont aucun lobby puissant qui vienne faire pression. Selon que vous serez puissant ou misérable…

Depuis dix-huit mois, les forces armées du Soudan (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les milices paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », ont entraîné le pays de 49 millions d’habitants dans une spirale de violence dont personne n’entrevoit le dénouement. Les ressorts de cette guerre apparaissent sociaux – le ressentiment à l’égard des élites qui ont accaparé le pouvoir depuis l’indépendance, en 1956 –, claniques et ethniques. Les miliciens des FSR sont les successeurs des janjawids, issus des tribus arabes nomades de l’ouest du pays, qui ont participé, voilà vingt ans, au génocide visant les populations noires du Darfour.

Le conflit est aussi alimenté par les rivalités internationales qu’attisent les atouts du pays. Le Soudan est l’un des principaux producteurs africains d’or et il possède une large façade sur la mer Rouge, point de passage majeur du commerce mondial. Tandis que l’armée régulière bénéficie du soutien de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et désormais de la Russie, les milices FSR reçoivent des armes des Emirats arabes unis.

Le Monde du 14 11 2024

[4] Les nazis, pour ne pas traiter les résistants qu’il avaient capturés comme des prisonniers de guerre les nommaient terroristes, c’est à dire hors la loi, et dès lors pouvaient les orienter sur des structures conçues pour les hors-la loi : les camps de concentration, presque toujours camps de la mort.

[5] Gabriel Attal, dont les mauvaises langues disent qu’il est le premier ministre qui a le plus faible bilan carbone de toute l’histoire de la V° République, car il n’est jamais sorti des VI° et VII°  arrondissements de la rive gauche.